Ancien combattant de la Révolution de 1848 en France, Benjamin Chevillard, qui était sans doute originaire de Denens (canton de Vaud) et était appelé affectueusement Père Chevillard, était membre dans les années 1870 de la Section d’étude et de propagande de Lausanne. Il participa le 25 juin 1876, avec notamment Joukovskij, Brousse, Kahn et Reinsdorf à une assemblée pour protester contre l’arrestation de Kahn et Reinsdorf. En octobre 1878 il fonda l’Association des ouvriers sans travail dont ill fut nommé président.

Début octobre 1881, lors de l’assemblée des groupes socialistes de langue allemande tenue à l’hôtel de France à Lausanne, il remplaça au pied levé Élisée Reclus malade et fit « une virulente critique de l’organisation sociale ».

A sa mort le 2 février 1882, Le Révolté écrivit : « Type parfait du vieux travailleur, du meurt-de-faim. Dans les réunions publiques, on avait plaisir à l’entendre ; son langage populaire, sa voix vibrante, son visage énergique, sa tête blanchie par l’âge et les privations lui attiraient les sympathies de l’auditoire… Dans toutes les assemblées il recommandait la méfiance contre ceux qui se servent des travailleurs pour satisfaire leur ambition ».