Né de parents belges, Léon Bachelard travaillait à Reims où il fréquentait le groupe anarchiste. En avril 1890, il avait été l’un des compagnons - dont Lepretre, Faucher, Bandler, Demazure, Deverly - chargé d’afficher les placards Le Père Peinard au populo appelant à la manifestation du 1er Mai. Il était qualifié de dangereux par la police qui signalait également sa femme, jugée toute aussi violente, qui participait aux réunions et y chantait parfois des chansons révolutionnaires. Le 9 septembre 1891 le Sous-Préfet de la Marne demanda au Préfet qu’il soit, ainsi que sa compagne Hilpipe dite La Rousse, l’objet d’un arrêté d’expulsion. Il s’était alors, semble-t-il, caché dans la région et l’un des frères Bourguer avait été chargé de lui faire parvenir la collecte de 24,50 francs effectuée en sa faveur lors d’une réunion du groupe à la fin septembre. L’arrêté d’expulsion fut suspendu le 4 mars 1892, mais le couple n’habitait plus Reims et se trouvait selon la police en 1894 à Puteaux. A Reims il aurait été domicilié rue Merfy, adresse qui figurait sur un carnet de Sébastien Faure saisi à Marseille lors d’une perquisition.
Inscrit à l’Etat des anarchistes de Reims établi le 29 mars 1892, Léon Bachelard s’était réfugié à Londres où il habitait avec Charles Galau. Il aurait par la suite quitté Londre et serait rentré à Puteaux. En août 1899 son passage avec sa femme était signalé par la police.