Dictionnaire international des militants anarchistes
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Y’en a pas un sur cent… et pourtant des milliers d’hommes et de femmes de par le monde, souvent persécutés, embastillés, goulagisés et parfois au prix de leurs vies, ont poursuivi leur chevauchée anonyme à la recherche d’un impossible rêve : un monde sans dieux ni maîtres.

BILLOT, Jean “BOURGEOIS”

Né le 23 janvier 1871 à Bourges (Cher) — Monteur électricien ; tireur en barre ; mécanicien — Bourges (Cher) — Paris
Article mis en ligne le 2 décembre 2013
dernière modification le 7 août 2024

par ps
Jean Billot

Enfant naturel élevé à l’Assistance publique du Cher, Jean Billot, qui avait auparavant milité à Bourges, où il résidait 56 rue du Petit Charlet et où il était l’animateur en 1891 avec notamment S. Marchand du groupe La Jeunesse libertaire, fut gérant à Paris où il demeurait 85 rue Saint-Maur, de La Révolte du 18 juin 1893 au 4 mars 1894.

Il s’agit sans doute du Jean Billot signalé en juillet 1891 à Paris dans des réunions de la Ligue des antipatriotes et du Cercle anarchiste international de la salle Horel.

En avril 1893, lors des élections municipales, il avait été l’un des candidats abstentionnistes dans le XIIe arrondissement aux cotés notamment de Guérineau à Bagnolet, Surgand à Charenton et un autre compagnon à Saint-Maur. A cette occasion les groupes anarchistes des XIe, XIIe et XXe arrondissements avaient édité un placard abstentionniste signé Jacques Bonhomme (voir Portfolio). A l’été 1893 il avait de nouveau participé à la campagne abstentionniste menée lors des élections législatives. Il était, semble-t-il, ensuite revenu à Bourges d’où il maintenait des contacts à Paris avec notamment le compagnon Jean Mérigeau et où, le 1er janvier 1894, comme plusieurs autres compagnons, il avait été l’objet d’une perquisition. Son nom figurait sur le fichier des anarchistes établi par Bertillon.

J. Billot dit Bourgeois fut l’administrateur de l’hebdomadaire La Lutte pour la vie (Paris, n°1, 27 mai 1893) sous-titré Organe révolutionnaire indépendant et dont la rédaction se trouvait à son domicile, au 161 rue de Charenton et qui eut quelques numéros. Le journal, qu’il avait fondé avec notamment Migeon, devait s’appeler primitivement L’Idée ouvrière.

En octobre 1893 il avait été l’objet d’une perquisition.

24 juin 1893, Billot participait au meeting contre la condamnation de Foret qui se déroulait à Saint-Ouen, salle Debrune, 66 boulevard Victor Hugo. Environ 250 personnes de la banlieue et de Paris, avaient répondu à la convocation.

A la fin du mois de juin 1893, deux anarchistes de Bourges, Petit et Gébert arrivèrent à Paris, ils allèrent trouver Billot à l’administration de La Lutte pour la vie.

Le 1er juillet 1893, Billot assistait à une conférence à la salle du Commerce, avec 400 personnes sur la question des punitions dans les prisons.

Le 16 juillet 1893, il était présent à une réunion, salle Binet, 14 rue Evrard où Migeon expliqua que le journal La Lutte pour la vie dont l’existence avait été menacée, allait reparaître grâce aux subsides qu’ils avaient reçus de compagnons de province.

Le 22 juillet 1893, lors d’une réunion chez un marchand de vins au coin de la rue de Montreuil et du boulevard de Charonne, Billot et Mérigeau discutèrent d’affiche-programmes abstentionnistes qui devaient être apposées sur les murs d’ici peu. La corporation des menuisiers prendrait en charge les frais d’impression des affiches. Denéchère serait le candidat de la circonscription de Bel-Air-Picpus. Une discussion s’engagea à propos de la femme de Chabanne qui aurait déclaré que Denéchère était un mouchard. Denéchère voulait convoquer tous les militants anarchistes de Paris pour régler cette affaire mais Billot et d’autres parvenaient à le calmer.

Le 5 août 1893, une réunion électorale se déroulait à l’école de la rue Titon, en présence d’environ un millier de personnes. La salle était tenue par les possibilistes et leur candidat Ranvier. Billot, le candidat abstentionniste se serait fait expulser parce qu’il était ivre, selon un rapport de l’indicateur Bouchon.

Le 31 juillet 1893, une réunion se tenait dans l’atelier de Mérigeau, situé 83 rue des Haies, en présence de Billot. Denéchère expliqua que les feuilles de déclarations de candidatures imprimées chez Grave, avaient été portées aux mairies.

En juillet 1893, il demeurait 161 rue de Charenton. Son dossier à la préfecture de police portait le n°74.075.

Dans la première quinzaine d’octobre 1893, il avait été l’objet d’une perquisition (avec quatre autres anarchistes dont Mérigeau), ce qui inquiéta les anarchistes parisiens qui craignaient des arrestations en masse.

En octobre 1893, il prenait la parole régulièrement dans les réunions anarchistes à Bourges, il avait reçu à la même époque une brochure anarchiste envoyée de Londres.

Jean Billot figurait malgré tout sur l’état des anarchistes parisiens, établi le 26 décembre 1893, il y était répertorié comme étant sans domicile connu. Il était, en effet revenu à Bourges d’où il maintenait des contacts à Paris.

Le 1er janvier 1894, une perquisition était effectuée à Bourges (Cher) chez Léon Patureau, la police trouvait dans une de ses poches une lettre de Jean Billot, gérant de La Révolte, demandant à Patureau de prendre des précautions pour cet envoi et « de ne pas chahuter avec ça ». Interrogé, Billot, qui depuis quelques semaines s’était fixé à Bourges, expliqua qu’il désignait un certain nombre de numéros du journal L’International, contenant des formules pour la fabrication d’explosifs. Il avait été, le même jour à Bourges, l’objet d’une perquisition qui n’avait rien donné.

Le 2 mars 1894, le parquet de Bourges transmettait à celui de Paris, un rapport du commissaire spécial de Bourges, signalant les relations de Billot avec Mérigeaud à Paris, condamné par le tribunal correctionnel de la Seine pour détention d’explosif et soupçonné d’avoir participé à l’attentat de la rue des Bons-Enfants.

Jean Billot, qui à cette époque fréquentait rue Sedaine l’appartement du compagnon Louis Lustemberger (voir ce nom) y avait été arrêté le 1er juillet 1894 avec Edmond Soste et photographié par le service anthropométrique de Bertillon à la Préfecture de police.

Il figurait sur une liste des anarchistes connus de la 3e brigade et ayant des dossiers, établie le 10 septembre 1894 et sur l’état des anarchistes du 31 décembre 1896, il demeurait 60 rue Sedaine.

Le 21 octobre 1897, il se mariait à Paris (XIe arr.) avec Joséphine Voguet.

Il avait été rayé de l’état des anarchistes le 12 novembre 1898.


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