Fils d’un journalier et frère aîné de Georges Navel, Lucien Navel, ouvrier fondeur, se fit remarquer très tôt par son antimilitarisme. À la suite d’un rapport du commissaire de police de Pont-à-Mousson, en date du 26 mai 1913, il fut inscrit sur le carnet B de Meurthe-et-Moselle, avec la mention « à arrêter ». On lui reprochait ses violentes critiques contre la loi des trois ans. Il se définissait alors comme « socialiste unitaire et anarchiste libertaire ». Il était alors membre du groupe de Nancy de la Fédération communiste anarchiste révolutionnaire (FCAR) dont le secrétaire était Gustave Bernardon. En août 1913, la police le signalait comme diffuseur de La Bataille syndicaliste et du Libertaire. Il résidait alors à Paris, 28 rue Geoffroy L’Asnier (IVe arr.) et était membre du groupe des Amis du Libertaire.
Engagé volontaire en 1914 au 169e régiment d’infanterie, Lucien Navel qui avait été démobilisé après avoir été victime d’une commotion cérébrale, était revenu à ses idées d’avant-guerre : il lisait Ce qu’il faut dire, la Vague, hostiles à l’Union sacrée. Il travailla à Paris de juin à décembre 1917, chez Revelin et du 25 avril au 10 septembre 1918, chez Dedard. Il se rendit ensuite à Lyon (Rhône) où sa famille s’était repliée.
Animateur des Jeunesses syndicalistes, il se fit remarquer par la police locale le 15 décembre 1918 pour avoir prononcé, lors d’une manifestation du syndicat de la Métallurgie à la Bourse du Travail, un discours où il faisait l’apologie de Karl Liebknecht et de la Révolution russe. Il semble s’être installé à Lyon en 1919.
En février 1920, délégué syndical à l’usine Zénith, il anima avec beaucoup de détermination la grève des métallurgistes lyonnais.
Lucien Navel mourut le 18 août 1974 à Bron (Rhône).