Dictionnaire international des militants anarchistes
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Y’en a pas un sur cent… et pourtant des milliers d’hommes et de femmes de par le monde, souvent persécutés, embastillés, goulagisés et parfois au prix de leurs vies, ont poursuivi leur chevauchée anonyme à la recherche d’un impossible rêve : un monde sans dieux ni maîtres.

COTTIN, Henri, Charles, Lucien

Né le 17 octobre 1901 à Compiègne (Oise) — tué le 11 juin 1944 — Ajusteur — Paris
Article mis en ligne le 30 janvier 2007
dernière modification le 23 juillet 2024

par R.D.

On sait qu’Henri Cottin, frère d’Émile, militait déjà en 1918 où il était membre du groupe de la jeunesse anarchiste Ni Dieu ni maître.
En novembre 1919, Henri Cottin avait quittaé le domicile de ses parents à la suite de dissensions, pour aller loger seul d’abord 1 rue Pierre Nys, puis 14 rue Jouye Rouve.
En 1920, il réintégra le domicile de ses parents, 159 rue de la Convention, qui résidaient alors 44 rue de l’Oise à Compiègne.
Il travaillait comme ouvrier ajusteur dans une entreprise de chauffage central.
Il se fit remarquer par sa propagande aux usines Decauville d’où il était congédié pour avoir abandonné le travail le 13 juillet 1919, entraînant avec lui plusieurs ouvriers.
Après avoir adhéré au groupe Ni dieu, ni maître, il milita par la suite au groupe de« la Jeunesse anarchiste, au groupe anarchiste du XVe et au Comité de défense sociale (CDS)
Membre du Comité d’initiative de l’Union anarchiste et de la commission financière du « Comité d’action révolutionnaire », Cottin avait participé aux assemblées plénières de la Fédération anarchiste de la région parisienne et suivait assidûment toutes les manifestations ou réunions organisées par l’Union anarchiste. Cottin fréquentait les locaux du Libertaire, 9 rue Louis Blanc. Il assistait aussi aux promenades champêtre organisées par le journal.

Dans les années 1920 il demeurait 59 rue de la Convention. Arrêté le 4 mai 1921, avec Leoy et Pierre Odéon pour avoir placardé l’affiche antimilitariste La mobilisation c’est la guerre du Comité d’action des Jeunesses anarchistes, il avait été condamné, comme ses camarade, à 6 mois de prison, peine confirmée en août en appel.
Le 28 novembre 1921, il était condamné par le tribunal des enfants à 16 francs d’amende pour infraction à la police des chemins de fer et bris de cloche.
Le 18 août 1923, il avait de nouveau été arrêté, boulevard Montmartre et envoyé au Dépôt pour avoir distribué le tract en faveur de son frère, intitulé « Cela a assez duré ! Rendez-nous Cottin ! »
Il prit une part active à la campagne menée en faveur de la libération de son frère.

A partir de 1925, son activité militante se réduisit, il conserva certaines relations avec des militants, ainsi que les meetings organisés par les groupes libertaires.
Le 29 juin 1926, il était présent au meeting de l’Inter-groupe du XVe » tenu 18 rue Cambronne.

Est-ce le Cottin, militant du bâtiment CGT-SR qui fut condamné à un an de prison suite à la violente manifestation du 8 août 1927 en faveur de Sacco et Vanzetti ?

Le 30 décembre 1927, il était condamné par le tribunal de Toulon à un mois de prison pour vol.
On le vit le 17 mars 1929 à la fête organisée, salle des Sociétés savantes 8 rue Danton, par le « Comité de défense du droit d’asile.
En juin 1930, il assista à une réunion du Comité de défense sociale mais peut-être pour consulter un avocat du Comité à propos de la succession de son père.

Pendant la guerre d’Espagne, il a conduit les camions de ravitaillement du Comité Espagne Libre jusqu’à Barcelone. En mars 1938, Cottin assurait, avec Pierre Perrin, dit « Odéon », les convois de ravitaillement de Perpignan à Barcelone, plus spécialement destinés par Solidarité Internationale Antifasciste (SIA) à la colonie enfantine de Llensa.

A la déclaration de guerre Henri Cottin avait été interné au camp de Compiègne, il y retrouva Pierre Perrin Odéon qui n’y resta que quelques jours.
Après sa libération, Pierre Perrin et ses amis, dont Albert Cané, réussirent après de nombreuses démarches obtenir la libération de Henri Cottin.
Dès sa sortie Cottin regagna Compiègne où sa mère habitait 32 rue des Fossés et ayant un pressent besoin d’argent, il fit appel à ses amis, notamment Perrin, qui lui envoya un mandat télégraphique de 500 francs.
Un peu plus tard, Cottin se serait mis en relations avec l’Intelligence service et se serait procuré des armes.
Suspecté et sur le point d’être à nouveau arrêté, Cottin se serait enfui et c’était au cours de la perquisition effectuée chez lui que le télégramme de Perrin fut découvert.
Invité à se présenter rue des Saussaies, Perrin avant de répondre à cette convocation, consulta quelques camarades dont certains lui conseillèrent de fuir. Il se présenta néanmoins et fut arrêté.

Il avait intégré par la suite la Résistance où il fut le responsable du groupe de sabotage de Roberte E vraete (Raymonde Fiolet) responsable deLibé-Nord.
Le 12 juin 1944, quatre membres du groupe de sabotage de Roberte — Henri Cottin, Georges Devigne, Albert Ledoux et Paul Mouton — faisaient sauter le poste d’aiguillage de la gare de Soissons.
Alertés par le bruit de l’explosion les soldats allemands se précipitèrent et aperçurent les résistants qui s’enfuyaient, ils les mitraillèrent. Pour couvrir ses camarades, Henri Cottin resta en arrière et vida ses chargeurs ; il sera abattu sous le pont de la route de Fère. Les Allemands emportèrent son corps qui ne fut jamais retrouvé.
Par la suite, Albert Ledoux sera assassiné par les SS, Georges Devigne et Paul Mouton mourront en déportation.


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