Dictionnaire international des militants anarchistes
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Y’en a pas un sur cent… et pourtant des milliers d’hommes et de femmes de par le monde, souvent persécutés, embastillés, goulagisés et parfois au prix de leurs vies, ont poursuivi leur chevauchée anonyme à la recherche d’un impossible rêve : un monde sans dieux ni maîtres.

BIAGINI, Giovanni, Alfredo, Cesare “MUSINO”

Né le 30 mai 1903 à Ardenza (Livourne) — mort le 4 mars 1978 — Porteur ; terrassier — Livourne (Toscane) — Marseille (Bouches-du-Rhône)
Article mis en ligne le 27 septembre 2013
dernière modification le 8 août 2024

par ps

Militant anarchiste comme son père Antonio, Giovanni Biagini Musino, pour échapper aux persécutions fascistes, avait émigré en France en 1923 et s’était fixé à Marseille où il fut avec Giulio Bacconi et Sabatino Gambetti l’un des responsables des groupes anarchistes italiens. Marié à une française dont il eut une petite fille, il fut à plusieurs reprises menacé d’expulsion à la suite de ses activités.

Suite à la mort de son épouse, il gagna la Corse d’où, le 7 octobre 1931, il s’embarqua à Bastia avec Alfredo Carpita afin d’aller chercher sa famille restée à Livourne. Après que leur barque ait été interceptée par une vedette des carabiniers, Biagini fut arrêté et transféré à Livourne. Laissé en liberté il fut arrêté le 13 mars 1932 suite à ses contacts avec les compagnons Raffaello Berti, Tullio Parlotti, Brunello Bellini, Paolo Franchesci et d’autres antifascistes et fut accusé de « conspirer contre le régime ». Le 20 mai 1932 il fut condamné à 5 ans de relégation et fut déporté à Ponza le 4 juin suivant. Il devait y subir plusieurs autres condamnations supplémentaires : 3 mois de réclusion le 22 août 1933 pour ne pas « avoir observé les obligations de la relégation » ; 10 mois de prison le 7 mai 1935 pour avoir participé à une protestation collective ; 3 mois de réclusion le 5 novembre 1936 pour « violation du règlement ». En 1937 un rapport du préfet de Livourne le considérait comme « L’un des plus dangereux éléments de la colonie ».

Remis en liberté le 19 juillet 1938 et revenu à Livourne il continua d’être l’objet d’une étroite surveillance et fut détenu à plusieurs reprises. Le 11 juin 1940 il fut une nouvelle fois arrêté et déporté à Ventotene comme « élément très dangereux ».

Libéré le 21 août 1943 à la chute du régime, il retourna à Livourne où il s’intégra à la Résistance dans la Division Garibaldi et au Comité de libération nationale (CLN) et participa aux combats de la Libération.

Giovanni Biagini est décédé à Livourne le 4 mars 1978.


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