Militant anarchiste comme son père Antonio, Giovanni Biagini Musino, pour échapper aux persécutions fascistes, avait émigré en France en 1923 et s’était fixé à Marseille où il fut avec Giulio Bacconi et Sabatino Gambetti l’un des responsables des groupes anarchistes italiens. Marié à une française dont il eut une petite fille, il fut à plusieurs reprises menacé d’expulsion à la suite de ses activités.
Suite à la mort de son épouse, il gagna la Corse d’où, le 7 octobre 1931, il s’embarqua à Bastia avec Alfredo Carpita afin d’aller chercher sa famille restée à Livourne. Après que leur barque ait été interceptée par une vedette des carabiniers, Biagini fut arrêté et transféré à Livourne. Laissé en liberté il fut arrêté le 13 mars 1932 suite à ses contacts avec les compagnons Raffaello Berti, Tullio Parlotti, Brunello Bellini, Paolo Franchesci et d’autres antifascistes et fut accusé de « conspirer contre le régime ». Le 20 mai 1932 il fut condamné à 5 ans de relégation et fut déporté à Ponza le 4 juin suivant. Il devait y subir plusieurs autres condamnations supplémentaires : 3 mois de réclusion le 22 août 1933 pour ne pas « avoir observé les obligations de la relégation » ; 10 mois de prison le 7 mai 1935 pour avoir participé à une protestation collective ; 3 mois de réclusion le 5 novembre 1936 pour « violation du règlement ». En 1937 un rapport du préfet de Livourne le considérait comme « L’un des plus dangereux éléments de la colonie ».
Remis en liberté le 19 juillet 1938 et revenu à Livourne il continua d’être l’objet d’une étroite surveillance et fut détenu à plusieurs reprises. Le 11 juin 1940 il fut une nouvelle fois arrêté et déporté à Ventotene comme « élément très dangereux ».
Libéré le 21 août 1943 à la chute du régime, il retourna à Livourne où il s’intégra à la Résistance dans la Division Garibaldi et au Comité de libération nationale (CLN) et participa aux combats de la Libération.
Giovanni Biagini est décédé à Livourne le 4 mars 1978.