Dictionnaire international des militants anarchistes
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THIERY Léon, Justin
Né le 18 février 1853 à Flavigny-le-Grand (Aisne) - Tisseur ; libraire ; représentant - Reims (Marne) - USA
Article mis en ligne le 13 août 2013
dernière modification le 7 septembre 2023

par ps

L’ouvrier tisseur Léon Thierry fut un des fondateurs du socialisme rémois. Secrétaire de la chambre syndicale de l’industrie lainière, il prit part aux travaux du 2e congrès national ouvrier qui s’ouvrit à Lyon le 28 janvier 1878 ; s’il se déclara partisan de la femme au foyer, il s’affirma révolutionnaire sur d’autres points : « Quand tout ce que la terre produit sera possédé collectivement par tous, je crois que là seulement les travailleurs seront heureux. »
En 1879, il milita au Parti ouvrier et fut chargé de la gestion d’une coopérative qui fonctionna à partir de novembre 1879. Il fut délégué de la chambre syndicale des Travailleurs réunis de Reims au congrès du Havre qui s’ouvrit le 14 novembre 1880. Thierry siégea parmi les collectivistes.

Il fut ensuite le responsable de « la librairie du citoyen » où il vendait brochures et journaux socialistes. En octobre 1881, accusé d’indélicatesse financière quand il était gérant de la coopérative, il se retira du groupe socialiste La Défense des Travailleurs et s’orienta vers l’anarchie ; il entra en rapports avec Émile Gauthier lors de sa venue à Reims en 1881 ainsi qu’avec des groupes anarchistes de Lyon, de Roubaix et de Saint-Étienne. Selon la police ce serait lui qui aurait affiché à Reims le placard Mort aux voleurs reproduit dans le numéro spécial de L’Etendard Révolutionnaire (27 août 1882). Après avoir dû fermer sa librairie à la suite de mauvaises affaires, il devint représentant en horlogerie et bijouterie. Il était à cette époque marié à la sœur du libraire Mensuelle dont il avait un enfant âgé de 3 ans et selon la police “gagnait largement sa vie” entant que représentant.

A partir de l’automne 1882 il fut membre du groupe anarchiste La Sentinelle révolutionnaire qui venait de se former. En mars 1883, arrêté et objet d’une perquisition qui ne donna aucun résultat, il fut accusé d’avoir diffusé les brochures antimilitaristes intitulées À l’Armée expédiées de Paris par Émile Pouget et dont un paquet avait été jeté par-dessus le mur d’une caserne de Reims, ce qui lui valut d’être poursuivi.

Au terme du procès tenu à Paris les 21-23 juin 1883 parallèlement à celui de Louise Michel, Mareuil et Pouget poursuivis pour le pillage de boulangeries lors d’une manifestation, auquel il était convoqué et où il ne se présenta pas, il fut condamné à un ans de prison par contumace. Par la suite il déclara ne plus vouloir faire de politique en raison des épreuves qu’il avait connues. Toutefois il resta en rapports avec ses anciens camarades.

Un Thiéry fut délégué au congrès du POF à Romilly (1895). Il ne semble pas qu’il y ait identité. Par contre il s’agit vraisemblablement du Thiéry signalé en décembre 1893 comme demeurant en Amérique et maintenant une correspondance avec le groupe anarchiste de Reims.


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