Dictionnaire international des militants anarchistes
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Y’en a pas un sur cent… et pourtant des milliers d’hommes et de femmes de par le monde, souvent persécutés, embastillés, goulagisés et parfois au prix de leurs vies, ont poursuivi leur chevauchée anonyme à la recherche d’un impossible rêve : un monde sans dieux ni maîtres.

RECLUS, Jacques, René

Né le 3 février 1894 à Paris — mort le 5 mai 1984 — Professeur ; correcteur — CGT — Paris — Chine
Article mis en ligne le 25 février 2013
dernière modification le 8 août 2024

par ps

Petit-fils d’Élie Reclus, fils de Paul Reclus qui fut condamné au bagne pour ses opinions anarchistes, Jacques Reclus suivit ses parents en exil et vécut en Écosse puis en Belgique où il fit des études de sciences économiques à Bruxelles où il était fiché comme anarchiste au début des années 1910. Il les poursuivit à Paris mais se préparait à une carrière de pianiste qu’il dut abandonner après avoir été blessé à la main droite en 1918.

Dès cette époque, il était connu dans les milieux libertaires. Il collaborait à la Clairière (1917) et à La Bataille syndicaliste devenue La Bataille (1914-1916). A partir de janvier 1920, il devint gérant des Temps nouveaux de Jean Grave, publication à laquelle son père collabora également. Il participa à la revue du docteur Pierrot, Plus loin, et au Libertaire quotidien.

Ce fut sous son impulsion qu’en janvier 1924 se constitua le Groupement de défense des révolutionnaires emprisonnés en Russie — dont faisaient entre autres partie Paul Reclus, B. Broutchoux, P. Besnard, L. Guéeineau, L. Haussard et M. Pierrot — qui édita la brochure Répression de l’anarchisme en Russie soviétique. Il demeurait alors 3 rue Lagrange dans le 5eem arrondissement de Paris. Vers juin 1925 il aurait, semble-t-il, figurer sur une liste de candidats « anti-votards » présentée par l’Union anarchiste à Sceaux (cf. Libertaire, juin 1925). A cette même époque il servit de “boite aux lettres” pour le Comité d’émigration de l’Union syndicale italienne (USI).

Au début de 1928, il fut sollicité par l’anarchiste chinois Wu Kesang pour aller enseigner le français et l’histoire à l’Université du travail à Shanghai. Arrivé en mai, en compagnie de son ami l’avocat Pascal Mugnier, expulsé d’Indochine pour agitation révolutionnaire, Jacques Reclus dénonça aussitôt et publiquement la corruption des fonctionnaires français, adressant un rapport détaillé à un de ses cousins sénateur sur la vénalité des policiers corses de la Concession et leur rapport avec le milieu. Les principaux responsables seront alors mutés non sans avoir la peau de Reclus accusé d’être lié aux communistes. Il partit ensuite pour Nankin, Pékin, Hong-Kong, etc.Pendant la guerre, il se trouvait à Kunming où son domicile était ouvert aux Français libres, Pierre Boulle, Léon Jankélévitch…

En 1945, il enseigna de nouveau à Pékin mais en 1952 Jacques Reclus, qui avait toujours maintenu des contacts avec les compagnons chinois, fut victime de la violente xénophobie des communistes chinois. Expulsé, il revint à Paris où son épouse Huang Shuyi devint professeur aux Langues orientales à Paris. Il travailla comme correcteur puis devint rédacteur de la revue bibliographique de sinologie (EPHE), enfin enseignant à Paris-VII.
Il collabora notamment aux Cahiers du socialisme libertaire puis à Civilisation libertaire de Gaston Leval.

Jacques Reclus mourut le 5 mai 1984 à Paris.

Oeuvre : La Révolte des Taïping (1851-1864). Prologue de la révolution chinoise, Le Pavillon, 1972. — J. Reclus est l’auteur de nombreuses traductions.


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