Dictionnaire international des militants anarchistes
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Y’en a pas un sur cent… et pourtant des milliers d’hommes et de femmes de par le monde, souvent persécutés, embastillés, goulagisés et parfois au prix de leurs vies, ont poursuivi leur chevauchée anonyme à la recherche d’un impossible rêve : un monde sans dieux ni maîtres.

TARLIER, Camille, Eugène

Né à Amiens le 7 février 1876 — Cordonnier ; journalier ; employé des chemins de fer — Amiens (Somme)
Article mis en ligne le 16 février 2013
dernière modification le 7 janvier 2025

par ps

Camille Tarlier, au milieu des années 1890 avait quitté Amiens pour Reims en compagnie du compagnon Edouard Dubourguet. Il était à la fin des années 1890 membre du groupe anarchiste d’Amiens dont faisaient également partie son frère Eugène dit Gabriel, Alexandre Segard, les frères Dumont et Froidure. En février 1898 il avait été condamné à 20 jours de prison pour “coups” puis, le 25 octobre à 25 francs d’amende pour “bris de clôture”.

Lors d’une réunion publique contradictoire tenue le 29 janvier 1897 où le compagnon Ferrière avait évoqué l’affaire Dreyfus et avait été interrompu aux cris de « Mort aux Juifs ! », l’un des Tarlier avait alors désigné l’inspecteur de la sureté présent dans la salle et l’avait accusé d’avoir donné « 10 francs à des hommes pour faire du potin ».

Le dimanche 10 mars 1901, à l’occasion de la mi-carême, Camille Tarlier, accompagné notamment par son frère Émilien, de Carpentier, Lemaire, Dubourguet, Calazel et sa compagne Alice Marcellin, Pépin, Gosselin, Péchin et Goullencourt, avait parcouru les rues de la ville à bord d’un char représentant Le Capital écrasant le travail d’où étaient jetés des papillons multicolores portant les inscriptions « A Bas le capital, Ni maître, ni valet !”, “A bas l’autorité, Vive l’anarchie !”, “L’armée est l’école du crime”, “La femme est l’égale de l’homme”, “La propriété c’est le vol, A bas la propriété »…

En septembre 1901, il était alors cordonnier et avait été signalé comme allant faire les vendanges dans la Marne avec ses frères Eugène et Joseph et le compagnon Richbourg. Il demeurait à cette époque avec son frère Eugène au 71 rue du Grand Vidamne à Amiens. La police signalait que depuis mars 1901, le groupe d’Amiens diffusait à profusion « des petits carrés de papier » portant les inscriptions « L’armée est l’école du crime”, “A bas l’armée”, “Vive l’anarchie”, “Mort aux juges » et « La propriété c’est le vol » et que les militants allant faire les vendanges étaient suspectés d’en avoir fait provision pour les jeter « pendant les fêtes ».

En octobre 1901, Camille et son frère Émilien poursuivis pour “injures à l’armée” avec Tarlier, Lemaire et Carpentier, avaient bénéficié, comme leurs camarades, d’un non-lieu.

En septembre-octobre 1902, son passage avait été signalé à Epernay avec les compagnons Edmond Pepin et Edmond Carpentier où ils étaient venus faire les vendanges et où ils en avaient profité pour diffuser la brochure La Peste religieuse.

En mai 1913, comme plusieurs autres compagnons d’Amiens, il avait été l’objet d’une perquisition où la police avait saisi "un lot de 34 notes, et lettres".


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