Angelo Nurra avait adhéré à la fin 1945 au groupe anarchiste Alba dei Liberi de San Remo adhérent à la Fédération anarchiste Ligure. Lorsqu’en 1946 les groupes de cette fédération se constituèrent en Fédération anarchiste Sanremese, il y fut l’un des fondateurs du groupe de jeunesses et du groupe antimilitariste. Comme la plupart des jeunes il subit alors l’influence du compagnon Renato Guglielmi, pacifiste, végétarien et espérantiste.
Lors de son appel au service militaire, il se proclama objecteur de conscience avec les compagnons Liberoso Guglielmi et Pietro Ferrua. Condamné en 1950 à 16 mois de prison il fut incarcéré à la prison militaire de Peschiera sul Garda où l’écrivain Italo Calvino qu l’avait connu quand il travaillait comme jardinier chez son père, venait le visiter chaque semaine. Après une brève période de clandestinité où il fut hébergé notamment par Umberto Marzocchi, et deux procès il finit par être réformé.
Nurra milita par la suite dans les groupes anarchistes autonomes et fut notamment lié à la revue Anarchismo (Palerme-Naples).
Toute sa vie il aida de nombreux compagnons pour régulariser leur situation par rapport aux autorités ou à l’administration, utilisant un vaste réseau d’amitiés personnelles et politiques qu’il avait noué au cours de sa vie.
Après le congrès antimilitariste de 1988 à Forli, auquel il avait envoyé un message d’adhésion, sur la proposition de Mario Barbani, il participa avec Pietro Ferrua et Libereso Guglielmi à l’élaboration d’un livre témoignant de leur lutte en tant que précurseurs de l’objection de conscience en Italie, dont il ne put voir l’aboutissement avant son décès le 21 novembre 1993.