Au printemps 1892 Eduardo Milano avait été signalé dans les réunions tenues à Lugano où il était chargé de la correspondance avec les compagnons d’Espagne. Il aurait été à l’époque l’auteur d’une brochure de 82 pages intitulée “Le premier pas vers l’anarchie”.
En 1894 il était considéré comme l’un des animateurs avec Santo Pacini et Attilio Panizza du groupe anarchiste de Lugano qui comptait un vingtaine de membres.
Eduardo Milano avait été expulsé de France par arrêté du 23 juillet 1894 à lui “notifier en cas de découverte”. Son nom figurait alors sur une liste d’anarchistes établie par la police des chemins de fer en vue de la « surveillance aux frontières ». Le 27 janvier 1895, avec 17 autres compagnons italiens, dont Pietro Gori, il fut arrêté à Lugano et expulsé de Suisse. Selon la police il était alors très myope et « portait habituellement deux paires de lunettes ». A l’été 1895 il publiait à Londres, où il résidait Ossulston Street-Ruston Road, un recueil de chansons Canti anarchici. Partisan de la propagande par le fait, il s’opposait notamment à toute entente avec les socialistes révolutionnaires, projet défendu par Malatesta.