Insoumis au service militaire Gustave Mollet, qui était alors ouvrier sculpteur, s’était réfugié à Londres au début des années 1890 et aurait résidé à Norwich chez F. Sutton. En avril 1891, il avait échappé à une arrestation à la suite d’une réunion tenue à Roanne (Loire) où il avait « prononcé un discours incendiaire » devant 1500 personnes et où avait été arrêté le compagnon Louis Gay qui selon la police était un des rédacteurs du Père Peinard. Les deux hommes avaient tenu un discours « des plus violents provoquant au meurtre, à l’attroupement et à la rébellion dans l’armée ». Il aurait d’abord gagner Gênes en Italie avant de revenir à Marseille où sa présence avait été signalée par la police à la mi-mai. Il avait été condamné le 18 juin1891 par défaut à 10 mois de prison à Roanne pour des propose tenus en réunion. En septembre suivant, à Montbrisson, il était condamné par défaut par la Cour d’assises de la Loire à 2 ans de prison et 3000 fr d’amende pour « provocation au meurtre, au pillage et à l’insubordination à l’armée ».
Peu après son arrivée en Grande-Bretagne, le 28 juillet 1891, il fit un discours de propagande en compagnie du compagnon Coulon. Le 4 août, avec un autre militant de Norwich, il se rendit dans la ville voisine de Yarmouth assister à un meeting anarchiste à la fin duquel il chanta La Carmagnole pour l’assistance. Le 23 août, il organisait une manifestation avec Louise Michel, Coulon et l’anarchiste britannique Charles Mowbray. En septembre, il inaugurait, avec Charles Mowbray, un nouveau Club anarchiste et une salle de conférence.
Il collabora notamment aux journaux The Torch et Le Tocsin.
Le 16 mai 1892, il avait été déclaré insoulis en France.
En 1894 son nom figurait sur une liste d’anarchistes établie par la police des chemins de fer en vue de la « surveillance aux frontières ». Il était alors à Londres où, selon un rapport d’indicateurs en avril, il était l’ami de Delorme et était dans une grande misère “réduit à mendier ses repas” et à coucher “où il pouvait”. Selon la police, il aurait alors monter avec dernier une scierie à Liverpool. En 1895 il demeurait 10 Pleasant Street à Liverpool où en juillet il logea notamment le compagnon Émile Voyez qui allait s’embarquer pour l’Argentine. Il avait touché un héritage, état alors établi comme mouleur et s’occupait, semble-t-il, d’organiser le départ de compagnons pour les Amériques.
En 1901 il figurait au recensement à Liverpool où il aurait été alors meunier. Il était toujours fiché à Liverpool au printemps 1904 Son nom figurait en 1908 dans les listes de souscripteurs du journal Freedom (Londres).
Il aurait été vers le milieu des années 1880 le compagnon à Alger d’Amélie Cotinaud, sœur de Léonce, qu’il aurait ensuite abandonné.
Il s’agit sans doute du Mollet, qui en août 1890 à l’occasion du procès de Pierre Martin à Grenoble, avait pris la parole au nom des anarchistes de Marseille lors d’un meeting organisé par les groupes de Grenoble et auquel avaient également participé Orcelin, Audin et Octave Jahn.