
Militant anarchiste, Giuseppe Ciuti émigra en France en 1911 et s’établit à Marseille, puis à Saint-Raphaël (Var).
Naturalisé français (décret du 2 août 1927), il fut accusé, en 1928, d’avoir blessé le consul Giacomo De Muro, d’un coup de revolver, et la police l’arrêta. Il fut libéré après avoir confessé que le coupable était Zambonini.
Le 15 août 1929, il participa à la réunion du Cercle italien d’éducation socialiste à Bruxelles.
En novembre 1936, la police le considérait comme un des principaux animateurs du mouvement libertaire sur les Pyrénées-Orientales. Il militait alors, avec Louis Montgon et Giuseppe Pasotti, au groupe anarchiste de Perpignan, affilié à la Fédération anarchiste du Midi. Le groupe, qui comptait 25 membres dont 21 étrangers (notamment espagnols et italiens) et diffusait Le Libertaire et L’Espagne antifasciste, avait son siège au domicile de Montgon, au 13, rue Émile-Boix.
Joseph Ciutti demeurait pour sa part au 3, rue Duchalmeau, à Perpignan. Il déménagea ensuite au 57, chemin de Torremila, au Haut-Vernet.
Durant la Guerre d’Espagne, l’activité de Ciuti alla croissant, jouant un rôle pivot pour l’acheminement de l’aide en direction de l’Espagne libre. Il fut en liaison avec le Comité de défense de la Révolution espagnole antifasciste, cadre unitaire créé en Catalogne à la même époque par la CNT, l’UGT, la FAI et le PSUC. Ciutti recevait des fonds pour recruter des volontaires et ravitailler les milices antifascistes en vivres, en produits pharmaceutiques et en vêtements.
Entre 1938 et 1939, Ciuti et son gendre furent, avec Louis Montgon, les relais de Pio Turroni, à Marseille, et de Giovanna Berneri, à Paris, entre le Comité Pro Vittime Politiche d’Italia et les libertaires italiens internés dans les camps de Saint-Cyprien et d’Argelès-Sur-Mer (Pyrénées-Orientales).