Pierre Teulière journaliste (prénommé Édouard selon Vuillaume, op. cit.) avait été condamné le 30 mai 1870, à Nantes (Loire-Inférieure) à six mois de prison et 2 000 F d’amende pour complicité d’offenses envers l’impératrice.
Rédacteur au Combat (16 septembre 1870-23 janvier 1871) dirigé par Félix Pyat Félix, Teulière, dont les dernières adresses à Paris furent 4, cité d’Odessa, et rue Gay-Lussac, Ve arr., était membre de l’Internationale, section sociale du Quartier des Écoles.
« Délégué-adjoint à l’ex-préfecture de police » durant la Commune, auxiliaire de Raoul Rigault. Teulière réussit à fuir après la défaite. Le 4e conseil de guerre le condamna par contumace, le 16 juillet 1874, à la déportation dans une enceinte fortifiée. Teulière avait gagné la Bretagne puis Londres (« notre réception à Holborn — quartier de Londres où le Conseil général de l’Internationale tenait ses réunions — fut mauvaise ») et fut un de ceux qui constituèrent la Section fédéraliste française de 1871.
Au début de 1872, il fut appelé à Lausanne par Paul Piat pour travailler à la liquidation de la Société française Laurent et Bergeron longtemps chargée de l’exploitation du réseau de la Compagnie des chemins de fer de la Suisse occidentale. Il contribua à « ressusciter la Section internationale de cette ville » (cf. J. Guillaume, L’Internationale, op. cit. t. II, p. 267).
À la date du 10 juin 1872 (Lausanne), il fut un des signataires de la brochure Réponse de quelques internationaux, membres de la Fédération jurassienne à la Circulaire privée du Conseil général de Londres, brochure reproduite dans La Première Internationale (J. Freymond), op. cit., t. II, pp. 297-315. Selon un rapport de police de 1876 (cf. Arch. PPo., B a/438, 27 septembre) Teulière aurait appartenu un temps à la section de propagande de Genève, section de l’AIT affiliée à la Fédération jurassienne et composée presque exclusivement de réfugiés français.
En 1874, il collabora à La Commune (20 avril-novembre) revue mensuelle paraissant à Genève, et il fut un des 54 signataires de l’adresse Au citoyen Garibaldi, quatre pages imprimées de « proscrits de la Commune » datées Genève, 27 janvier 1875 (cf. archives Claris, IFHS).
Teulière fut un des quatre secrétaires du 8e congrès de l’Internationale « antiautoritaire » qui se tint à Berne du 26 au 29 octobre 1876. Toutefois, il n’y était pas délégué.