Dictionnaire international des militants anarchistes
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TAFFET, Jean-Baptiste, Alphonse, Auguste
Né le 31 décembre 1876 à Thin-le-Moutier (Ardennes) - mort le 31 décembre 1949 - Lamineur ; cafetier - CGT - Mohon & Sedan (Ardennes) - Argenteuil (Val d’Oise)
Article mis en ligne le 7 juin 2012
dernière modification le 25 décembre 2023

par R.D.

Secrétaire du syndicat de la métallurgie à Mohon (Ardennes), Alphonse Taffet était un syndicaliste ardent, libertaire et révolutionnaire, dont la combativité, voire la violence, était célèbre auprès des patrons qui l’appelaient "le gréviculteur Taffet".

Lié avec Fortuné Henry de la colonie libertaire d’Aiglemont près de Charleville, Taffet écrivait dans l’organe de la colonie Le Cubillot (Aiglemont, 45 numéros du 10 juin 1906 au 29 décembre 1908) dont le gérant était André Mounier dit Jean Prolo. Il a été délégué au congrès de la CGT à Amiens en octobre 1906. Il a participé très activement à Mohon les 14 et 15 avril 1907 au premier contact entre les syndicats ouvriers ardennais en vue de créer une union départementale. Il fit recevoir cette année là, cinquante enfants évacués de Revin lors de la grève qui dura cinq mois.

Libertaire il écrivait contre la fraction politique que le peuple est “une machine à voter et à cotiser”. Mais sa violence naturelle ne lui masquait pas la nécessité de l’organisation pratique syndicale : “il faut changer de méthode, agir plus méthodiquement. Les excitations brutales ne sont rien." (1909). Secrétaire de l’union des syndicats ouvriers des Ardennes après 1907, il participa à toutes les grèves du département, haranguait les grévistes et fut arrété pour excitation à la violence (grèves de Revin 1907, grève des mouleurs Hénon de Charleville en janvier 1908 qui lui valut le 5 février une condamnation à 1 mois de prison), condamné pour provocation de militaires à la désobéissance et emprisonné plusieurs fois.

Il a été délégué au congrès confédéral de Marseille en octobre 1908.

Le 16 août 1909, il était arrêté lors de la grève des forges et aciéries de Stenay et était condamné le 24 à 2 mois de prison et 250 francs d’amende pour "excitation à l’action directe".

On le retrouve à Sedan fin 1910 où il tenait un petit café, 16 rue de l’horloge, où il plantait le drapeau rouge à chaque 14 juillet avant que la police s’en empare. Dès son arrivée, il avait contacté Émile Bancant, secrétaire de la Bourse du travail, avec lequel il organisait le groupe révolutionnaire de Sedan qui se réunissait dans son établissement. A cette époque il avait l’intention de fonder un journal syndicaliste révolutionnaire intitulé Le Réveil. Il participait à toutes les réunions et manifestations syndicales. Il a été arrêté au moment des émeutes d’octobre 1911 contre la vie chère, et a été inculpé de "traite des blanches" en rapport, peut être, avec les théories anarchistes de l’union libre. Il fut condamné à six mois de prison et 50f d’amende pour "embauchage et excitation de mineurs à la débauche". Evadé de la prison de Sedan le 25 décembre, il fut arrêté à Montceau-sur-Sambre par la police belge le 11 mars 1912, extradé et jugé à Nancy.

En 1919 et 1920, il était en région parisienne, secrétaire du syndicat des métaux d’Argenteuil où, « inscrit au contrôle des anarchistes » de Seine-et-Oise, il jouait un rôle important à la Maison du Peuple comme responsable du « Soviet » d’Argenteuil. Remarqué pour sa violence lors des grèves des cheminots en février 1920, il était aux côtés d’Ernest Girault et de Louis Épinette, conseillant en particulier aux ouvriers de n’obéir strictement qu’aux ordres de leurs syndicats. Quelques mois plus tard, en juin, il organisait la réunion dite « L’envers de la grève » avec Joseph Lardeux, secrétaire de la Fédération nationale des travailleurs des chemins de fer et principal animateur de la grève.

En 1923 il se fixa à Bonnière-sur-Seine (Seine-et-Oise) où il installa un atelier de mécanique (réparation d’autos et de machines agricoles). Il semblait alors s’être retiré de la vie politique.

A. Taffet, qui s’était remarié en août 1909, à la suite d’un divorce ou du décès de sa première femme, mourut le 31 décembre 1949 à Souday (Loir-et-Cher).


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