Dictionnaire international des militants anarchistes
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Y’en a pas un sur cent… et pourtant des milliers d’hommes et de femmes de par le monde, souvent persécutés, embastillés, goulagisés et parfois au prix de leurs vies, ont poursuivi leur chevauchée anonyme à la recherche d’un impossible rêve : un monde sans dieux ni maîtres.

PANIZZA, Giuseppe, Attilio

Né à Guiliano (Milan) le 7 avril 1858 — mort le 15 avril 1919 — Ouvrier marbrier ; sculpteur — Milan — France — Lugano (Suisse) — Londres
Article mis en ligne le 5 janvier 2012
dernière modification le 6 août 2024

par R.D.

Membre de l’Internationale et du Parti ouvrier italien, Attilio Panizza avait participé en décembre 1880 à Chiasso au congrès des socialistes de Haute Italie. Dans la seconde moitié des années 1880 il circulait fréquemment entre Milan et Lugano et établissait des contacts avec divers groupes. C’est sans doute en juillet 1886 qu’il s’installa à Lugano bien que continuant à se rendre en Italie notamment pour donner des conférences ou participer à des réunions. Il était alors considéré comme l’un des militants les plus actifs du milieu libertaire milanais.

Au cours de l’année 1888, dans les colonnes du journal Il Fascio operaio, il échangea une série de lettres avec Antonio Sasso qui était encore socialiste avant de devenir anarchiste.

En septembre 1888, suite à la rupture du Cercle socialiste milanais et à la formation du Cercle communiste anarchiste, il assista à la conférence inaugurale et contribua avec notamment Emidio Brando et Constantino Lazzari à établir son programme. Il était alors considéré comme l’un des meilleurs propagandistes du groupe Avanguardia, notamment dans la zone de Porta Nuova où en mai-juin 1889, avec une trentaine d’anarchistes — dont Italo Bianchi, Carlo Crivelli, Ambrogio Galli, Dante Fiocchini — il fut poursuivi pour « association de malfaiteurs » et condamné à un an de prison.

Devenu l’un des principaux animateurs du groupe anarchiste de Lugano avec notamment Sante Pacini et Edoardo Milano, il fut l’un des signataires du manifeste abstentionniste de Malatesta et l’un des organisateurs en janvier 1891 du congrès de Capolago où, avec Pacini, Mario Paoletti et Amilcare Cipriani, il avait été l’un des délégués de Lugano. Cette même année 1891 il avait été à Lugano l’un des fondateurs du groupe Humanitas avec Pacini, Paoletti, Cagliardi et Inocenti Francesco.
En étroit contact avec P. Gori, il publiait dans L’amico del popolo (23 janvier 1892) le poème en dialecte milanais El Danee del alter où il exaltait sa foi en l’anarchisme, puis dans le numéro du 29 mai 1892 le chant Canto dei malfattori (attribué à Carlo Frigerio dans le recueil Il Canzoniere dei ribelli, 1899).

En 1893 il allait à Lucerne pour y travailler comme sculpteur à l’Académie et était l’objet d’un premier décret d’expulsion pour « propagande anarchiste » qu’il parvenait toutefois à faire révoquer.

En août 1893, avec Amilcare Cipriani et Luigi Molinari, il fut l’un des délégués des anarchistes italiens au congrès socialiste international de Zürich dont comme Landauer et d’autres il fut expulsé.

Expulsé de France par arrêté préventif du 23 juillet 1894, Attlio Panizza figurait sur une liste d’anarchistes établie par la police des chemins de fer en vue de la « surveillance aux frontières ».

Entre 1896 et 1897, il circulait entre Lugano et Zürich où il participait activement à la défense de compagnons expulsés et à l’agitation contre les projets de loi sur l’assignation à résidence ; il était aussi membre de la Commission chargée de mener l’agitation chez les italiens résidant en Suisse.

il fut soupçonné en septembre 1897 d’être le diffuseur du Manifeste Al gobierno y a la burguesía española rédigé par le groupe espagnol Los Solitarios et dénonçant les tortures au château de Montjuich (voir Portfolio).

De retour à Lugano en 1898, il fut arrêté le 25 septembre 1898 suite à l’attentat de Luccheni contre l’impératrice d’Autriche et fut l’un des 45 anarchistes étrangers expulsés de Suisse. Arrêté dès son arrivée, il était envoyé en résidence forcée à Lampedusa pour 3 ans suite à une condamnation datant de septembre 1894.

Pendant son incarcération la police avait saisi chez sa sœur une valise de livres, brochures et correspondance appartenant à Malatesta après son évasion de résidence forcée.

Libéré conditionnel au printemps 1899 et revenu clandestinement au Tessin, il fut arrêté à Maroggia en mai ou juin 1899, condamné à 100 francs d’amende pour infraction à l’arrêté d’expulsion et reconduit à la frontière.
Après un passage à Milan, il se réfugia ensuite à Londres où il collabora notamment avec Malatesta et Frigerio et fut en septembre 1902 l’un des fondateurs du journal La Rivoluzione sociale avec Malatesta, Frigerio, Silvio Coro, Enrico Carrra, Giovanni et Enrico Defendi, Felice Felici et Giulio Rossi.

En décembre 1908, il rentrait brièvement en Italie avant de repartir à Londres en mars 1909.

Attilio Panizza est décédé à Londres le 15 avril 1919.


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