Dictionnaire international des militants anarchistes
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CHAZEAUD Jules (ou CHAZEAU)
Né le 7 décembre 1874 - Chaudronnier - AIA - CGT – Lyon (Rhône)
Article mis en ligne le 11 janvier 2007
dernière modification le 7 septembre 2023

par R.D.

Dès le début des années 1900, Jules Chazeaud (orthographié également Chazeau et Chazeaux) militait au groupe Germinal de Lyon où à l’été il avait été l’un des signataires d’un manifeste Guerre à la guerre.

En 1903 Jules Chazeau était membre de l’équipe dirigeante de la Bourse du Travail où il avait été le fondateur avec Boriasse et Jutty du Sous comité pour la grève générale. Il était ensuite nommé secrétaire de la Bourse et du comité d’action pour la journée de huit heures et participait le 1er mai 1906 à la manifestation à Roanne. Il était emprisonné à Roanne puis à Dijon pour “excitation au meurtre” puis à Lyon “pour fabrication d’explosifs”, affaire dans laquelle il avait été impliqué avec Baron par un certain Joseph Lafond (voir ce nom) lors d’une apparente machination policière et qui lui avait valu à l’été 1906 d’être condamné en correctionnelle à 2 ans de prison.

En octobre 1906, il assista au XVe congrès national corporatif — 9e de la CGT — tenu à Amiens. Il signa l’ordre du jour syndicaliste révolutionnaire présenté par V. Griffuelhes.

En 1907, Chazeau était secrétaire général de l’Union des syndicats de Lyon constituée en 1905. L’Union, qui menait une active propagande antimilitariste et avait constitué une section de l’AIA (Association internationale antimilitariste), adhérait à la CGT, mais n’entretenait pas de relations avec les socialistes. Chazeau était syndicaliste libertaire et était secondé à l’Union par Le Gouhy, Grand et Chazeaux.
Le 24 avril 1907, Chazeaud fut remplacé par Le Gouhy, plus « unitaire », dans ses fonctions de secrétaire général de l’Union.

En juillet 1907 il avait été arrêté avec une dizaine d’autres (voir Jean Dervieux) pour affichage et diffusion du placard antimilitariste Bravo l’armée antimilitariste glorifiant les mutins du 17e Régiment de Narbonne et invitant la troupe à tirer sur ses officiers et avoir interrompu aux cris de « A bas l’armée ! Vive le 17e ! » un concert de musique militaire tenu place Bellecour (cf.Le Libertaire, 4 août & 8 décembre 1907)

Poursuivi en novembre avec une vingtaine d’autres compagnons - dont P. Dumas - il avait rappelé qu’il était devenu antimilitariste lors de son service militaire “la caserne est un vaste lupanar dans laquelle les catins portent le pantalon rouge au lieu du jupon” et avait ajouté “Me voyez vous présenter les armes et me faire crever la peau pour défendre la peau de M. l’avocat général ou vos propriétés à vous messieurs les jurés ?”. Il avait terminé sa défense en ces termes : “Attendez vous à orner bientôt quelques réverbères. Messieurs les jurés, alors les moissons pousseront plus drues sur le terrain fertilisé par le sang de vos amis et les cadavres de vos partisans”. Tous les accusés avaient été acquittés (toutefois selon d’autres sources il aurait été condamné à 2 ans de prison ?).


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