
En 1890, Antoine Reano (parfois orthographié Reanno) travaillait à Lausanne, puis avait quitté la ville pour se rendre à Grenoble. Selon le rapport de police, « anarchiste militant, il était à la tête du groupe de Lausanne et faisait commerce d’amitié avec Ravachol dont il a été longtemps le camarade de chambre à Paris ».
Installé à Saint-Étienne où il demeurait rue Treuil, arrêté puis expulsé de France le 5 avril 1892, il retournait en Suisse où on le retrouvait à Neuchâtel. En septembre 1892 il était semble-t-il en France où, à Toulon (Var), il fut l’objet d’un mandat d’arrêt pour « coups et blessures ».
Il fut remarqué par la police de Genève lors d’une réunion du Groupe anarchiste socialiste allemand, le 19 février 1894 à la brasserie Theuss, à laquelle assistaient quelque 250 personnes. En juin 1894, il travaillait à Cernier (NE) comme ébéniste et, selon la police, il aurait été poursuivi à Lausanne sous inculpation de vol. Arrêté lorsqu’il quittait son emploi et trouvé porteur d’un revolver, il fut expulsé de la Suisse le 17 juillet 1894 : “…sans papiers de légitimation, actuellement à Neuchâtel /NE en état d’arrestation, a non seulement entretenu des rapports actifs avec les groupes anarchistes des diverses localités de la Suisse romande, où il a séjourné depuis son expulsion de France en 1892, mais a rempli un rôle dirigeant dans plusieurs de ces groupes anarchistes…”.
Sa photo figurait dans l’Album photographique des individus qui doivent être l’objet d’une surveillance spéciale aux frontières, Paris : Imprimerie Chaix, 1894 (copie électronique, CIRA Lausanne).
Le 20 septembre 1895, il fut arrêté à Toulon dans une guinguette du quartier du Gaz et fut mis à la disposition du Procureur.