Dictionnaire international des militants anarchistes
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Y’en a pas un sur cent… et pourtant des milliers d’hommes et de femmes de par le monde, souvent persécutés, embastillés, goulagisés et parfois au prix de leurs vies, ont poursuivi leur chevauchée anonyme à la recherche d’un impossible rêve : un monde sans dieux ni maîtres.

PERNISA, Filippo

Né à Massa Lombarda (Ravenne) le 4 janvier 1878 — tué le 24 octobre 1943 — Porteur ; commerçant — USI — Massa Lombarda (Émilie Romagne)
Article mis en ligne le 6 octobre 2011
dernière modification le 19 juillet 2024

par R.D.
Filippo Pernisa

Filippo Pernisa, qui deviendra boiteux suite à son travail de porteur, avait commencé à collaborer à la presse anarchiste dans les années 1890. En janvier 1898 il avait été l’un des organisateurs de l’agitation ovrière contre le chômage ce qui lui avait valu une condamnation à 39 jours de prison et à une amende. Cette même année il avait été l’un des signataires d’un Manifeste de soutien à Malatesta et de ses co-accusés, manifeste publié dans L’Agitazione (Ancône). Il était membre de la coopérative Facchini fondée par les anarchistes.

En 1904 il fut dénoncé pour avoir organisé une réunion clandestine en faveur des prisonniers politiques et fut finalement condamné à quatre jours de prison. Pour échapper à la surveillance il allait en 1909 à Trieste à la recherche de travail, mais était finalement expulsé par les autorités autrichiennes.

Devenu l’un des reponsables de la Ligue des porteurs, adhérent à l’Union syndicale italienne (USI) et devenu un ami intime d’Armando Borghi — qu’il avait hébergé en 1911 lorsque ce dernier était recherché suiteaux manifestations contre la guerre de Lybie —, il fut alors particulièrement actif au niveau syndical notamment en Émilie-Romagne, Toscane et Ligurie et participa à Massa Lombarda aux manifestations de la Semaine rouge (juin 1914).A. Borghi l’évoquera ultérieurement comme « un grand garçon, avec une bonne tête et un physique athlétique ».

En juin 1921 il fut arrêté avec Alfredo Grandi mais dut être libéré au bout de quelques jours suite à l’agitation menée dans la région. En 1927, sous la menace d’une arrestation, il passait à la clandestinité, puis, pour éviter les représailles contre sa famille, renonçait à toute activité syndicale.

Ce n’est qu’en 1943 que Filippo Pernisa reprenait la lutte en intégrant le Comité de libération nationale (CLN) de Massa Lombarda. Après la chute de Mussolini, les fascistes avaient évacué la localité, mais le 24 octobre 1943, une brigade fasciste dans un camion armé d’une mitrailleurse faisait une incursion dans la ville. Filippo Pernisa tenta alors de les convaincre de quitter la zone ce qui lui valut d’être maltraité. Tandis qu’il tentait de se réfugier à l’auberge Zano où le compagnon Ferdinando Bassi était venu le chercher, les fascistes ouvraient le feu. Mortellement blessé, il décédait peu après lors de son transfert à l’hôpital. Toute la population assita à son enterrement et à la Libération le groupe libertaire de Massa Lombarda prit le nom de Groupe Filippo Persina. Une plaque commémoratrive fut apposée sur le lieu de l’assassinat.

F. Persnsa (plaque commémorative)

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