Dictionnaire international des militants anarchistes
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PEMJEAN, Pierre, Lucien
Né à Lyon le 5 mai 1861 - Graveur sur bois ; publiciste - Bruxelles - Paris – Londres
Article mis en ligne le 6 octobre 2011
dernière modification le 26 octobre 2023

par R.D.
Lucien Pemjean

Lucien Pemjean était avec Egide Govaerts le responsable de l’organe communiste anarchiste L’Insurgé (Bruxelles, 9 numéros du 15 mars au 10 mai 1885). Déserteur, Lucien Pemjean s’était réfugié cette même année 1885 en Grande Bretagne où ’année suivante il était membre du Club International.

Le 7 octobre 1891 il avait été arrêté à Bruxelles et avait été l’objet d’un arrêté d’expulsion.

Au printemps 1892, Pemjean, qui auparavant demeurait 42 rue du Chateau d’eau, était l’un des animateurs de la Ligue populaire d’études, de propagande et d’action La Délivrance (constituée début 1892) et avait été le signataire d’une circulaire de la Ligue envoyée à de nombreux officiers partout en France, reproduite dans la presse et ayant entraîné des poursuites pour "injures envers l’armée". Dans cette circulaire, rappelant notamment la tuerie de Fourmies et divers refus d’obéir, les officiers étaient appelés à ne pas obéir à la consignation des troupes à l’occasion du 1er mai et à ne pas accepter que le gouvernement associe l’armée à l’œuvre provocatrice de la police” en se préparant à “sévir contre de pacifiques manifestants”. Parallèlement la Ligue avait édité à 50.000 exemplaires, le placard 1er Mai 1892, à l’armée !” (voir portfolio), destinée aux soldats, portant la signature de Pemjean et où l’on pouvait notamment lire : “Camarades, Ce n’est pas en adversaires que nous nous adressons à vous, c’est en amis, en frères… Enfants du peuple - d’un peuple qui a versé tant de sang pour la liberté - vous êtes soumis aux plus rigoureux traitements, aux plus humiliantes vexations… Dépouillés de tout droit, de toute indépendance d’esprit, de tout libre arbitre, vous êtes considérés par vos chefs comme des machines à obéir, comme de vrais bêtes de somme. Chair à bâton aujourd’hui ! Chair à canon demain !… Réfléchissez soldats, et comprenez bien que vos intérêts sont solidaires de ceux des travailleurs. Notre cause est la même… Laissez le sabre de vos officiers protéger la loi - l’injuste loi - de nos maîtres. La place de votre fusil est à coté de l’outil de l’ouvrier. A nous vos cœurs, à eux vos balles ! Esclaves de la caserne, les forçats de l’atelier vous tendent les mains ! Parias du militarisme, fraternisez avec les victimes du capital !”.

Lors du procès tenu en juin un supplément d’instruction avait été ordonné et le 24 septembre 1892 Pemjean, en fuite, avait été condamné par défaut à 2 ans de prison et 3000 francs d’amende, jugement auquel il faisait opposition le 25 octobre suivant.
Le 18 novembre 1892, la cour d’assises le condamnait en appel à 8 mois de prison et 500 francs d’amende pour « provocation à l’insubordination dans l’armée et provocation au meurtre ».

En 1893 il fut emprisonné à Sainte Pélagie.

Le 12 août 1893, avec une cinquantaine de compagnons, il était allé déposer une couronne d’immortelles rouges au Mur des Fédérés et avait fait un bref discours en hommage à Aristide Gardrat qui avait été incinéré quelques jours avant.

Le 8 mars 1894 il était arrêté à son domicile du 31 rue Saint-Louis en l’Isle, puis en mai 1894 se réfugiait une nouvelle fois à Londres où il était toujours en 1896. En 1894 son nom figurait sur une liste d’anarchistes établie par la police des chemins de fer en vue de la « surveillance aux frontières ».


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