Dictionnaire international des militants anarchistes
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Y’en a pas un sur cent… et pourtant des milliers d’hommes et de femmes de par le monde, souvent persécutés, embastillés, goulagisés et parfois au prix de leurs vies, ont poursuivi leur chevauchée anonyme à la recherche d’un impossible rêve : un monde sans dieux ni maîtres.

MARIMON VIDAL, Magin « El FUSTERET »

Né le 28 avril 1897 à Igualada — mort le 2 avril 1953 — Ouvrier charpentier — CNT — Barcelone (Catalogne) — Laroque d’Olmes (Ariège)
Article mis en ligne le 2 octobre 2011
dernière modification le 1er novembre 2024

par R.D.
Magin Marimon Vidal

Né dans une famille traditionnaliste et carliste, Magin Marimon Vidal El Fusteret avait commencé à militer dès son adolescence dans ce milieu. Le 19 septembre 1914, il avait participé à Igualada à à un affrontement entre militants cénétistes et militants du syndicat catholique qui voulaient perturber un meeting de Salvador Segui El Noi del Sucre. Il fut blessé à la tête lors de cet affrontement où fut également blessé par balles l’ouvrier Juan Fabregat Llosas, arrêté et remis en liberté au bout de 72 heures.

Le 11 septembre 1920, suite à un affrontement à Hospitalet de Llobregat où avaient été tués le cénétiste Juan Figuerola et le membre du Somaten Pedro Portas Teus, il était arrêté par la police qui lors d’une perquisition trouvait à son domicile des timbres de cotisation et une carte de sergent des Requete, la milice carliste.

Toutefois, et sans que nous en sachions les circonstances, il était, semble-t-il désormais lié aux groupes d’action du mouvement libertaire luttant contre les pistoleros du syndicat libre. Il fut notamment soupçonné d’avoir participé le 17 mars 1921 avec Juan Bautista Acher Shum et Ferran Sanchez Rojas El negre de Gracia à la tentative d’assassinat du dirigeant carliste Salvador Anglada, conseiller de Martinez Anido. Selon la police ce serait également lui qui aurait remis de l’argent à Salvador Sansenech, Vicente Barrientos, José Martin Cobos et Cap de Turi pour qu’ils exécutent le 9 avril 1921 à Barcelone Emilio Puig Casanovas patron d’une verrerie du quartier de Las Corts et membre du Somaten, puis d’avoir organisé l’exécution le 1er juin suivant de Ramon Gironés Vallespirt patron d’une verrerie et membre du Cercle traditionnaliste.

Arrêté à Barcelone avec Dario Panadés Lisart et Juan Seseña El Mallorquin le 21 octobre 1921, il fut sauvagement torturé pendant 40 jours. Accusé par la police d’être un des militants qui percevaient les cotisations de la CNT et d’être membre des groupes d’action, il fut en outre inculpé de détention d’explosifs. C’est au cours de sa détention que, le 1er avril 1922, peu après sa naissance, décédait son premier fils. Fin juin 1922 il était finalement acquitté de l’accusation de « détention d’explosifs », mais restait emprisonné étant inculpé pour une autre accusation de « détention d’explosifs » pour laquelle il sera également acquitté le 24 octobre 1922. Il aurait été condamné à 8 ans de prison. Toutefois, en 1926, selon la police qui le suspectait d’être mêlé à l’exécution du pistolero Enrique Del Cacho à Barcelone le 1er mars 1926, il se trouvait en France.

De 1930 à 1936 il vécut avec sa comapgne Antonia Mas Gimenez au 7 du Passage Negrell dans le quartier barcelonais de Nuestra Señora del puerto. Nous ignorons ses activités pendant la guerre, sinon qu’il semblerait avoir fait partie d’une milice.

Magin Marimon (1936)

Passé en France lors de la Retirada, il figurait en mai 1939 sur une liste d’internés du camp d’Argelès-sur-Mer. En juillet 1939 il fut envoyé dans une compagnie de travailleurs étrangers (la 11e ?) à La Condomine puis en février 1940 à Gorze. En juillet 1940, lors de l’avancée allemande, il marchait jusqu’à Lyon puis parvenait à gagner Laroque d’Olmes (Ariège). Dès août 1940 il était interné et enrôlé dans la 544e Compagnie de travailleurs étrangers où il allait travailler comme charpentier à Pamiers, Fougax et Barrinuef. En juin 1941 i parvenait à regagner Laroque d’Olmes où il travaillait à l’ateler de meubles de Carlos et Elisa Guijarro. A l’été 1943 il se trouvait dans la régiion de Biarritz-Hendaye où, sans doute réquisitionné par l’organisation Todt, il travaillait sur les chnatiers du Mur de l’Atlantique. En juin 1944 il semblait être revenu dans la région de Laroque d’Olmes après sans doute s’être évadé du chantier où i travaillait –il écrira ultérieurement à sa compagne avoir « fui les Allemands pendant 18 mois ».

Puis en 1946, il fut selon des lettres envoyées à sa famille, lié à des activités clandestines — concernant sans doute la lutte antifranquiste — avec « Les mêmes avec lequels je travaillais dans ma jeunesse ». La dernière lettre recue par sa famille date du 25 août 1948.

Magin Marimon est décédé à l’hôpital de Pamiers le 2 avril 1953.


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