Orphelin de mère à l’âge de 3 ans, Antonio Escartin avait été confié par son père à sa sœur qui vivait à Sipan. A l’âge de 12 ans son frère aîné l’emmena à Saragosse où il eut une expérience qui le marquera et déterminera sa vie : obligé à mendier et mort de honte, une perrsonne bien mise s’approcha et lui tendit un duro en lui disant « Tu n’as pas à mendier, prends ce qui t’appartient, c’est un anarchiste qui te le dis ».
Lors d’une grève des tramways, son frère qui était phalangiste, lui proposa une place dans une compagnie en grève. Antonio Escartin refusa, quitta le domicile et ne revit jamais plus son frère. Après avoir appris le métier d’horloger ambulant, il parcourut les villages d’Aragon pour gagner sa vie.
Le 19 juillet 1936, il fut arrêté par les phalangistes et, sous la menace d’être exécuté, fut obligé de s’engager dans l’armée nationaliste. Lors d’une livraison d’armes au front, il obligea le chauffeur à passer en zone républicaine où il arriva dans une zone tenue par un groupe libertaire Los Ciervos (Los Cuervos ?). Les trouvant trop indisciplinés, Antonio Escartin s’engagea alors dans la 47e Division, créée en juin 1937 sous commandement communiste.
Nommé plus tard lieutenant puis capitaine, il refusa, comme il en avait reçu l’ordre, d’exécuter 17 militants de la CNT lors de la Retirada et passa la frontière avec eux.
En France il participa pendant l’occupation à la Résistance dans le groupe Osiris en Dordogne et eut “maille à partir” avec des militants communistes.
En 1948 Antonio Escartin adhéra à la FL-CNT de Bordeaux où il n’aut de cessa d’approfondir les idées libertaires, de se former intellectuelement et où il milita jusqu’à son décès survenu le 9 juillet 1969 à Cuers (Var).