Dès 1906, Motton, qui travaillait comme mégisisier à la ganterie Tréfousse de Chaumont, manifesta son antimilitarisme en criant sur le passage du commandant du 1er bataillon du 109e régiment d’infanterie qui s’embarquait pour réduire les grèves du Nord : « À bas l’ennemi ! » Arrêté aussitôt, il fut peu après relâché.
Présent à toutes les réunions corporatives ou anarchistes, il intervint chaque fois comme orateur ou interpellateur et fut souvent porté à la présidence.
Au début des années 1910 il était l’un des responsables du groupe révolutionnaire de Chaumont dont le secrétaire était Albert Jacob et avait été noté par la police comme « dangereux pour la sécurité nationale en cas d’évènements graves, plus encore par ses conseils que par les actes qu’il pourrait commettre lui même ». Il demeurait alors Place du Champ de Mars.
En 1911 devenu le secrétaire de la Bourse du travail de Chaumont, il mena une violente campagne contre l’« escroquerie » des retraites ouvrières. Le 28 avril, président une réunion, il prit la tête d’une manifestation de 200 personnes environ qui, aux chants de L’Internationale et de La Carmagnole, brûlèrent devant la préfecture leurs feuilles de retraites.
Motton mena aussi dans les années 1910 à 1912 une vigoureuse campagne contre la vie chère et il fit organiser par la Bourse du Travail une série de conférences, où, avec « sa parole facile », il était un orateur écouté « qui sait émouvoir son auditoire ».