Dictionnaire international des militants anarchistes
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Y’en a pas un sur cent… et pourtant des milliers d’hommes et de femmes de par le monde, souvent persécutés, embastillés, goulagisés et parfois au prix de leurs vies, ont poursuivi leur chevauchée anonyme à la recherche d’un impossible rêve : un monde sans dieux ni maîtres.

JUILLET, François

Né à Montceau-les-Mines vers 1864 — Mineur — Montceau-les-Mines (Saône-et-Loire) — Brassac-les-Mines (Puy-de-Dôme)
Article mis en ligne le 14 juillet 2011
dernière modification le 1er novembre 2024

par R.D.

Mineur à Brassac-les-Mines, François Juillet aurait appartenu dans les années 1880, selon la police, à un groupe appelé « la bande noire » suspecté de plusieurs incendies dans les bois autour de Montceau-les-mines et d’attentats à la dynamite. La police précisait que dès 1882 « on lui connaissait six condamnations entre le Doubs et la Loire » et que c’était « un révolutionnaire exalté capable d’avoir commis les actes » dont il se flattait.

Monceau-les-Mines avait explosé démographiquement avec l’exploitation des mines et dès 1869 des grèves importantes y avaient éclatées nécessitant l’envoi de 400 hommes de troupes. Aux conditions de travail très pénibles s’était ajouté un quadrillage patronal (réseau de mouchards développé par la famille Chagot propriétaire de la mine) et religieux : édification de chapelles, croix diverses, contrôle des écoles et des votes, espionnage et surveillance des familles mis en place par des sœurs, dénonciation des ouvriers “mal pensant” à la Compagnoe des mines etc, un système s’apparentant à un univers totalitaire d’où toute liberté de conscience était exclue. C’est dans ce contexte que les ouvriers anarchistes et révolutionnaires s’étaient organisés sous forme d’une société secrète calquée que les “mariannes” de 1848, voire du carbonarisme et que se multiplièrent dans la région une série d’attentats à la dynamite contre des chapelles, croix, couvents de sœurs et contre divers mouchards et chefs sadiques de la mine. Beaucoup de ces attentas furent revendiqués sous diverses signatures dans les colonnes du journal Le Révolté (voir Gueslaff).

François Juillet, qui était le président de la chambre syndicale “Sancta Maria” (du nom d’un quartier de Saint-Vallier, commune voisine de Montceau) fondée le 29 mai 1882, fut l’un des 23 inculpés poursuivis deavant la Cour d’assise de Saône-et-Loire le 18 octobre 1882 à Châlonns/Saône puis à Riom le 14 décembre suivant. Un deuxième procès, avec 22 nouveaux accusés, devait se dérouler le 27 mai 1885.

A noter que le 7 janvier 1898, deux engins furent désamorcés devant le domicile du maire de Clermont-Ferrand et que dans la nuit du 10 au 11 novembre 1898, un engin explosa devant ce même domicile.

François Juillet fut à plusieurs reprises condamné et participa sans doute aux grèves des mines du début des années 1900 (45 jours de grève à Bouxhors) au cours desquelles un tract saisi à Auzat-sur-Allier (Puy-de-Dôme) mentionnait : « Toi soldat, quand tes chefs te feront marcher contre le peuple, rappelle-toi Fourmies, Châlon, la Martinique ».


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