Ouvrier métallurgiste aux usines Saint-Jacques de Montluçon, Auguste Dagois participa à la formation d’un groupe libertaire en 1904 lors de la venue dans la ville de Louis Grandidier qui logea chez lui. A l’occasion d’une campagne antimilitariste, le juge d’instruction Flory de Paris chargea le commissaire central de Montluçon d’effectuer des perquisitions. Tandis que chez Grandidier étaient saisis des brochures, affiches, listes d’adhérents et correspondances, un flacon contenant de l’acide picrique était saisi chez Dagois le 7 octobre 1905 et était considéré par la police comme pouvant servir à la fabrication de bombes à renversement. Sous la pression de la police Dagois prit peur et déclara avoir reçu de Grandidier “le flacon subversif” entraînant l’arrestation de ce dernier tandis que lui était laissé en liberté. Pris de remords, Dagois, devant 18 témoins, déclara « avoir agi sous l’influence du commissaire de police ». En correctionnel à Montluçon en octobre Grandidier fut acquitté et Dagois condamné à six mois et 100fr d’amende. Toutefois le procureur fit appel et le 13 décembre 1905 à Riom Grandidier fut alors condamné à 1 an de prison, Dagois étant revenu à sa version première de l’affaire accusant Grandidier. A l’été 1906, Grandidier, qui avait été aussi condamné à 2 ans de prison pour l’affaire de “l’affiche rouge” de l’AIA et aurait dû bénéficier de l’amnistie, était toujours emprisonné pour l’affaire Dagois. Un comité pour la libération de Grandidier avait alors été formé à Saint-Denis.
Dagois et Grandidier se fâchèrent par la suite et il semblerait que le flacon avait bien été laissé par Grandidier et que Dagois avait été contraint par les compagnons d’en endosser la responsabilité.