Dictionnaire international des militants anarchistes
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MENIAL, Ernest (Jean-Marie ?) dit “MAYNIAL”
Né le 12 mars 1882 à Saint-Plaisir (Allier) – mort le 4 décembre 1959 - Tailleur d’habits - Moulins (Allier) – Paris
Article mis en ligne le 17 juin 2011
dernière modification le 27 octobre 2023

par R.D.

Ernest Menial dit Maynial (ou Meniels), qui avait subi l’influence de deux instituteurs libertaires, était membre au début des années 1900 du groupe anarchiste de Moulins. Il aurait été le responsable début 1910 d’un journal polycopié Germinal dont aucun exemplaire n’a été retrouvé et qui pourrait être en fait La Torche (1908-1910) où son nom apparaît dans la liste des collaborateurs. La confusion pourrait venir de l’emploi systématique par Vignes du vocable "Germinal" et du fait que le groupe de Moulins s’appelait à l’époque Germinal.

Lors d’une conférence de Louise Michel le 17 septembre 1904 à Moulins, à laquelle assitèrent notamment Maynial et Jean Dubost (père de Louis), le jeune socialiste René Boudet (futur maire de Moulins) vint dire à Louise Michel : “Je suis heureux de serrer la main d’une vieille politicienne comme vous” ; “Politicienne !" répliqua Louise Michel, “Politicienne ? Sachez que je n’ai jamais fait de politique et que je n’en ferai jamais !". Selon le témoignage de Louis Dubost “le complimenteur se retira navré, incapable de découvrir que certains mots de la langue française peuvent avoir un sens péjoratif !".

Lors des élections législatives des 24 avril et 8 mai 1910 il fut candidat abstentioniste pour Moulins est tandis que Jules Émile Vignes fut le candidat de Moulins ouest. Lors d’une conférence d’Ernest Girault à la salle du pont Guinget le 14 mai 1912 et ayant pôur thème « L’alcool, la guerre, les lois scélérates », il fit partie avec Vignes et Daumur du bureau formé pour satisfaire à la loi. Dans son rapport au Préfet le commissaire de police signalait la présence « de 150 personnes, quête nulle, pas de livre vendu, seulement des brochures » et la condamnation par l’orateur “des agissements de la bande à Bonnot”.

Menial est monté ultérieurement en région parisienne où vers 1914 il demeurait 46 rue Monsieur le Prince (VIe arr.) et était fiché comme "anarchiste exposant ses convictions". Lors de la guerre il fut mobilisé au 105e régiment d’infanterie où il se trouvait toujours en février 1916.

Il y a vraisemblablement identité avec le Menial, candidat abstentionniste de l’Union anarchiste dans le 6e arrondissement lors des élections législatives du 11 mai 1924, collaborateur du Libertaire quotidien et membre du Comité d’initiative de l’UA.

Ernest Ménial est décédé au Kremlin-Bicêtre le 4 décembre 1959.