Célibataire et sans domicile fixe, Eugène Borne, qui était membre du groupe Les Résolus de Dijon, était signalé en 1893 comme un « anarchiste militant », se livrant à la contrebande d’allumettes et à la distribution de brochures anarchistes dans l’arrondissement de Châtillon sur Seine (Côte-d’Or). Début juillet 1894, Borne, qui entre temps s’était marié, avait été l’objet d’une perquisition qui n’avait donné aucun résultat. A l’automne 1897 il résidait 38 rue Jean jacques Rousseau à Dijon et assurait toujours la diffusion des journaux et brochures anarchistes.
Sa compagne, Marie Borne, qui, orpheline, avait dû commencer à travailler dès l’âge de 12 ans, et milita avec lui, décéda à Dijon en décembre 1898. A l’automne 1898, le compagnon C. Edquin avait par l’intermédiaire du Libertaire et des Temps nouveaux, lancé une collecte pour aider à garder à domicile Marie Borne, gravement malade et redoutant d’aller à l’hôpital tenu par les bonnes sœurs.