Josef Peukert avait quitté l’Autriche en 1877 pour séjourner en France. Expulsé par arrêté du 27 novembre 1880, il alla alors en Suisse où il aurait alors commencé à militer dans le mouvement anarchiste. Il aurait été l’un des délégués de la Suisse au congrès international tenu à Londres en 1881. Influencé par Johann Most, il allait ensuite fin 1881 à Vienne, où, grâce à ses talents d’orateur, il allait acquérir un certain prestige ainsi qu’à Gratz et en Bohême.
Vers 1882 il était le directeur du journal Die Zukunft (L’Avenir) organe du courant radical de la social-démocratie autrichienne. Convaincu de l’inutilité pour les ouvriers de participer aux élections, il se fit l’avocat de la violence et du terrorisme. Suite à une série d’attentats contre les forces de l’ordre entre 1882 et 1884, et à l’acentuation de la répression et finalement l’arrestation de la plupart des dirigeants sociaux démocrates, modérés comme révolutionnaires, Peukert, parvint à fuir en Allemagne, à la veille de la promulgation fin janvier 1884 d’une loi d’exception contre l’anarchisme.
Puis il alla à Londres où vers 1886 il aurait été l’un des fondateurs du journal Die Autonomie. Il émigra ultérieurement aux États-Unis, où il entra en conflit avec Most, abandonna les idéaux libertaires pour rallier un groupe protestant antisémite. A propos de ce conflit entre les deux hommes, R Rocker, dans un article publié parun journal hollandais et raduit dans Le Libertaire sous le titre “Les déchirements intérieurs de l’anarchisme” écrivit : « Des années de luttes entre frères avaient transformé le magnifique mouvement allemand, qui s’était épanoui sous la puissante force d’agitation de Most, à Londres, en une ruine déserte, et formé un mesquin sectarisme dépourvu de toute conception large, qui a très défavorablement influencé le développement général de l’anarchisme en Allemagne eten Autriche »(cf. Le Libertaire, 18 juillet 1925)
J. Peukert fut soupçonné à plusieurs reprises d’être un agent provocateur, une accusation dont il tenta de se disculper dans ses mémoires. Il est décédé à Chicago le 3 mars 1910.
Œuvres : — Gerechtigkeit in der Anarchie (La justice dans l’anarchie, Londres, 1885) : — Erinnerungen eines Proletariers aus der revolutionären Arbeiterbewegung (Mémoires d’un prolétaire du mouvement ouvrier révolutionnaire, Berlin, 1913).