Dictionnaire international des militants anarchistes
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Y’en a pas un sur cent… et pourtant des milliers d’hommes et de femmes de par le monde, souvent persécutés, embastillés, goulagisés et parfois au prix de leurs vies, ont poursuivi leur chevauchée anonyme à la recherche d’un impossible rêve : un monde sans dieux ni maîtres.

BOULAN, Auguste, Alexandre, Léon “La Dent”

Né le 5 décembre 1887 à Bouillé-Ménard (Maine-et-Loire) ; mort le 20 août 1964 — Ouvrier fendeur d’ardoise ; photographe — CGT –Trélazé (Maine-et-Loire)
Article mis en ligne le 9 mai 2011
dernière modification le 1er novembre 2024

par R.D.
Auguste Boulan (1912, congrès des J.S.)

Auguste Boulan, dont le père, ardoisier, s’était installé à Trélazé (Maine-et-Loire), apprit le métier de fendeur d’ardoise. Il travaillait aux ardoisières de Trélazé (Maine-et-Loire) lorsqu’il connut, en 1904, sa première grève ardoisière qui dura sept semaines. Six ans plus tard, nouvelle grève, longue et violente : Boulan, membre du comité de grève, fut arrêté au cours d’une bagarre avec les gendarmes et condamné à deux mois de prison et 25 F d’amende. La grève ayant échoué, Boulan fut renvoyé et, un peu plus tard, s’installa artisan photographe à Trélazé.

Début 1908, l’un des frères Boulan, qui demeurait 34 route de la Pyramide, était le responsable du groupe des Causeries populaires qi venait de se former à Trélazé et se réunissait salle de la coopérative.

En 1910 il avait été candidat abstentionniste.

Il avait fondé, en 1908, les " Jeunesses syndicalistes de l’Ouest " et réussi à créer des sections à Trélazé, Noyant-la-Gravoyère, Renazé (Mayenne) qui organisaient des soirées éducatives et des sorties champêtres. La section Angers-Trélazé avait un groupe théâtral. Il prit également l’initiative de créer un groupe de " pupilles " à la coopérative “La Maraîchère " de Trélazé et, pendant de nombreuses années, il en ordonna les activités éducatives et sportives. Le 18 février 1912 il fut délégué au congrès des Jeunesses syndicalistes de l’ouest tenu à Rennes.

Boulan fut en outre à l’origine du Comité de défense sociale (CDS) d’Angers-Trélazé qui, de 1909 à 1914, organisa régionalement les manifestations Ferrer, les campagnes en faveur de Durand (1909-1910), de Rousset (1912). Il était à cette époque en contact avec le groupe Les originaires de l’Anjou adhérent à la Fédération communiste anarchiste.
Militant antimilitariste et antinataliste, Boulan fut à différentes reprises inquiété au cours des années qui précédèrent la Première Guerre mondiale et fut inscrit au Carnet B du Maine-et-Loire dont il ne sera rayé qu’au début des années 1930.

Auguste Boulan, qui avait été exempté en 1908 pour “bronchite bacillaire, fut rappelé lors de la mobilisation générale d’août 1914 et futncorporé le 20 mars 1915 au 9e Bataillon d’infirmiers (135e régiment d’infanterie), finira la guerre en “sursis d’appel” (février 1918) à l’usine Thevenot à Arreau dans les Pyrénées où il participera aux luttes syndicales pour la journée de 8 heures.

La paix revenue, il reprit ses activités militantes, mais avec moins d’allant. Le 30 novembre 1919, il fut élu conseiller municipal de Trélazé. En désaccord avec la majorité communiste du conseil, il démissionna le 17 janvier 1921. De tendance libertaire et avant tout antimilitariste, il eut, durant l’entre deux guerres, une activité antifasciste et pacifiste. En 1921, il avait abandonné son milieu d’ardoisier et s’était installé photographe à Trélazé où il résidait 34 rue Jean Jaurés.

Il finit ses jours à la maison de retraite des Ponts-de-Cé (Maine-et-Loire), bénéficiant partiellement de la retraite des ouvriers mineurs. Auguste Boulan est mort à la maison de retraite des Ponts-de-Cé (Maine-et-Loire) le 20 août 1964.


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