Dictionnaire international des militants anarchistes
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Y’en a pas un sur cent… et pourtant des milliers d’hommes et de femmes de par le monde, souvent persécutés, embastillés, goulagisés et parfois au prix de leurs vies, ont poursuivi leur chevauchée anonyme à la recherche d’un impossible rêve : un monde sans dieux ni maîtres.

HALDIMANN, Mark

Né en 1954 — mort le 18 avril 2007 — Imprimeur — OSL — Neuchâtel & Bienne (Suisse)
Article mis en ligne le 23 mars 2011
dernière modification le 1er novembre 2024

par Marianne Enckell, R.D.

C’est encore lycéen à Neuchâtel que Mark Haldimann avait commencé à militer, publiant le journal Le Révolté (Neuchâtel, 23 numéros, 1972-1976) titre choisi en hommage à Kropotkine. Membre du Groupe Suisse sans armée, il refusa le service militaire et fut emprisonné à deux reprises. Parti jeune de ses parents, il s’était juré de ne jamais travailler pour un patron.

Établi à Bienne, ville bilingue où il apprit le suisse-allemand, il participa à la fondation de plusieurs coopératives : Imprimerie Commune autonome, logements, Infokiosque du Chat Noir et surtout à celle du Centre autonome des Jeunes (CAJ) avec La Coupole, lieu historique de l’alternative biennoise. Le CAJ, fondé dans la foulée des manifestations de 1969 (le « 68 » suisse), était un centre autogéré à vocation sociale (asile de nuit, cuisine populaire), culturelle (lieux de rencontres, expositions, concerts, imprimerie) et politique (antiracisme, antimilitarisme, squatts) qui avait pour organe Noir & Rot. Comme l’écrivait Mark Haldimann ce fut un « exemple unique de structure d’auto-organisation au sein de laquelle des générations de jeunes » y firent « L’apprentissage d’in fonctionnement collectif et d’une démocratie d’assemblée, y acquérant capacités d’organisation et expérience de la construction d’un rapport de force avec l’État » (cf. Alternative libertaire, décembre 1995).

Membre fondateur de l’Organisation Socialiste Libertaire (OSL), il fut un des piliers de son organe bilingue Rebellion ainsi que des forums anarchistes réunissant au début des années 1990 compagnes et compagnons des trois régions linguistiques de la Suisse. Il participa également régulièrement aux campings annuels organisés en France par l’organisation sœur Organisation Communiste Libertaire (OCL) et maintint de bonnes relations avec Alternative libertaire.

Mark Haldimann fut de toutes les luttes pour les réfugiés et les sans-papiers, pour le développement de l’accueil aux toxicomanes et des sans domicile, n’hésitant pas à allier action directe et contacts avec la presse bourgeoise, faisant preuve d’une grande capacité d’écoute ainsi que de solides connaissances juridiques et économiques. Propagandiste et pédagogue infatigable, il avait une patience à toute épreuve pour expliquer les bases de la philosophie libertaire et anti-autoritaire et défendre l’autogestion et les coopératives, sa pratique quotidienne.

Mark Haldimann est décédé brutalement de maladie en avril 2007 à Bienne où des centaines de personnes ont participé à la cérémonie organisée en sa mémoire. Un volume regroupant ses principaux écrits devrait paraître en 2010.

Marianne Enckell


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