Dictionnaire international des militants anarchistes
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PERRARE, Antoine
Né à Saint-Didier (Rhône) le 24 janvier 1841 – mort le 5 mars 1912 - Mécanicien – AIT – Lyon (Rhône) – Genève (Suisse)
Article mis en ligne le 28 février 2011
dernière modification le 27 octobre 2023

par R.D.
Antoine Perrare

Réputé bon ouvrier, Antoine Perrare, qui demeurait 150 rue Bougeaud et tenait place des Brotteaux un débit de vins “fréquenté uniquement par des révolutionnaires”, participa « aux faits insurrectionnels du 22 mars à Lyon en qualité de membre de la Commission provisoire de la Commune » proclamée le 26 mars par le peuple. Un conseil de guerre le condamna par contumace, le 2 septembre 1871, à la déportation dans une enceinte fortifiée. Perrare qui s’était réfugié à Genève y adhéra, entre juillet et octobre 1871, à la section centrale (marxiste) de l’AIT avec notamment Lefrançais, Malon et Ostyn. Lucien Descaves le décrivait alors comme « robuste, énergique, le cœur, la langue et les bras toujours à la besogne ».

Après la scission de l’Internationale il représenta avec Alerini, Brousse, Montels et Pindy, diverses sections françaises au 6e congrès de l’AIT anti-autoritaire tenu à Genève les 1-6 septembre 1873. Il y fut membre d’une commission chargé de traiter du problême de la grève générale. Á ce congrès il se prononça pour que l’AIT soit réservée aux ouvriers manuels : « Ce qu’il ne nous faut pas, ce sont des hommes qui en savent trop et qui nous égarent par leurs belles phrases » (cf. J. Guillaume « L’Internationale »).

Le 27 janvier 1875, il fut l’un des 54 signataires d’une Adresse des "Proscrits de la Commune" Au citoyen Garibaldi.

En 1876 il était membre avec Dumay, Dumartheray et Lauprêtre de la section L’Avenir (Genève) de la Fédération jurassienne. Selon M. Nettlau cette section fut la première à propager le communisme anarchiste.

En 1879, il protesta contre la mesure d’amnistie dont il avait été l’objet et ne rentra pas en France.

Le 18 mars 1881 Perrare prit la parole avec Kropotkine et d’autres lors d’un meeting à Genève, commémoratif de la Commune et pour célébrer l’exécution du tsar Alexandre II. En 1882 il aurait participé à la fondation du journal L’Alarme (Lyon). Il était alors le responsable d’un atelier de mécanique à Genève où il n’employait que des réfugiés politiques français.

En 1885 Perrare, qui selon la police française était surnommé Chicago, fut l’une des cibles de l’enquête menée par les autorités suisses sur les anarchistes ; il était alors proche du Révolté et de l’imprimerie jurassienne et appartenait avec entre autres J. Grave, Herzig et Dumartheray à la section de propagande. Perrare qui avait été amnistié en France le 26 avril 1889 (ou 1879 ?), fut l’objet d’une expulsion du canton de Genève le 16 juillet 1889 (arrêté n°231) avec Niquet, Bordat et Philippot suite à une réunion de déserteurs.

Revenu en France, d’abord à Lyon puis à Paris où il ouvrit un atelier de construction mécanique détruit par un incendie début 1890. Il fut alors embauché grâce à Reclus dans une entreprise de Varengeville (Meurthe-et-Moselle). Il continua d’y militer dans le mouvement anarchiste, étant souvent orateur de diverses réunions publiques. Puis devenu asthmatique, il alla dans le sud où il monta un petit commerce de bicyclettes jusqu’à son décès survenu à Nice le 5 mars 1912. « Faisant taire sa souffrance, jusqu’à son dernier jour, il ne cessa de propager ses idées » (Libertaire, 30 mars 1912). J. Grave, dans Les Temps nouveaux écrivit : “Perrare fut un des rares, des très rares, de ceux, qui lancés dans un mouvement, y restent toute leur vie”.

Il s’agit sans doute du Perrare signalé à Paris en 1892 dans des réunions du Cercle anarchiste international.

Oeuvre : - Aux travailleurs manuels de Lyon (Genève, 1876) ; - Encore un soufflet : Aux Lyonnais (Genève, 1876).


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