Paul Celton travaillait en 1921 aux Ateliers du Nord de la France à Blanc-Misseron (Nord) où il apparaissait comme un des dirigeants du mouvement revendicatif. Il était domicilié de l’autre côté de la frontière belge. Lorsqu’il voulut déménager, la douane en profita pour noter le nom des auteurs de ses livres et brochures (P. Kropotkine, S. Faure, Romain Rolland, Trotsky, Madeleine Vernet…) et pour relever l’entrefilet suivant dans un journal de Sedan (Ardennes) : « Syndicat du Bâtiment de Sedan et des environs : Versé au camarade Celton Paul, détenu à la prison de Rocroi, la somme de 32 francs. »
Il se confond sans doute avec Paul Celton, élu membre du Comité d’initiative de la Fédération anarchiste du Nord Pas-de-Calais et gérant du journal Le Combat lors du congrès régional tenu à Lens le 27 janvier 1924. Il fut ensuite élu au Comité d’initiative à l’issue du congrès de l’Union anarchiste tenu à Pantin les 31 octobre-2 novembre 1925 (voir Odéon) et réélu dans les mêmes fonctions au congrès de l’Union anarchiste communiste, Orléans, 12-14 juillet 1926 où il était le délégué de Marcq-en-Barœul.
Au printemps 1926 il était membre des Amis du Libertaire auquel il collaborait. Le groupe des Amis du Libertaire, dont le responsable était Lacroix, comprenait une cinquantaine de membres.
Auparavant, dans les années 1910 il avait été affecté dans les compagnies disciplinaires de Biribi. Libérable en mars 1911, il avait alors été transféré dans une section disciplinaire à Saint-Florent (Corse) puis au pénitencier d’Albertville d’où il fut transféré fin avril 1914 à l’île Madame. Le 14 juillet 1914, il y fut témoin du passage à tabac du disciplinaire Nazika (exécuté le 2 novembre 1914) par les gardiens. Fin août 1914 il était transféré à la prison de Bordeaux et ne fut libéré des travaux publics à Orléansville en août 1919. (cf. Le Libertaire, 16 juillet 1926)
Paul Celton avait été élu gérant de l’organe anarchiste du Nord-Pas-de-Calais Le Combat (Lille, puis Wasquehal, n°1, mai 1923 à n°12 avril 1924) lors du congrès régional tenu à Lens le 27 janvier 1924 ; les autres responsables du journal étaient Hoche Meurant (rédacteur), Achille Vigneron (administrateur), Bridoux, Oscar Descamps et Paul Thant (comité de rédaction). En 1923 il avait participé à l’emprunt pour Le Libertaire quotidien.
Remplaçant Louis Loréal, il a été gérant du Libertaire de décembre 1926 à fin janvier 1928 et en tant que trel fut poursuivi en septembre 1928 pour quatre articles publiés au mois d’août précédent sur l’affire Sacco et Vanzetti. Il fut alors arrêté et détenu au régime politique.
Il collaborait également au journal L’Éveil social (Aulnay-sous-Bois, n°1, 1er janvier 1932 à n°29, mai 1934) dont le gérant Mohammed Sail sera arrêté en 1934 suite à la propagande menée dans les milieux nord-africains ; le journal fusionnera ensuite avec Terre libre organe mensuel publié à Nîmes par l’Alliance libre des anarchistes du midi.
Délégué au congrès régional anarchiste du Nord à Lens le 27 janvier 1934, il y avait été nommé membre avec Thieffry pour la ville de Lille de la nouvelle Commission administrative. Il assista au congrès de Paris, 20-21 mai 1934 où fut abandonné le sigle UACR (Union anarchiste communiste révolutionnaire) pour celui d’UA (Union anarchiste). Il collaborait par la suite à la nouvelle série de Terre libre (Nîmes & Paris, 1937-1939), publié par André Prudhommeaux et organe de la Fédération Anarchiste de langue française (FAF).
En 1950 il habitait Paris (22 rue de la Grange aux Belles) figurait toujours sur la liste des domiciles à surveiller.