Dictionnaire international des militants anarchistes
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Y’en a pas un sur cent… et pourtant des milliers d’hommes et de femmes de par le monde, souvent persécutés, embastillés, goulagisés et parfois au prix de leurs vies, ont poursuivi leur chevauchée anonyme à la recherche d’un impossible rêve : un monde sans dieux ni maîtres.

WERNER, Wilhelm « L’Eléphant »

Né à Berlin (?) le 10 janvier 1859 — mort le 8 janvier 1939 — Ouvrier imprimeur — Berlin — Londres
Article mis en ligne le 10 décembre 2010
dernière modification le 8 août 2024

par Nick Heath, R.D.

C’est à la fin de son apprentissage d’ouvrier imprimeur que Wilhelm Werner avait adhéré au syndicat des imprimeurs de livres et au Parti social démocrate (SPD) en 1883. En 1889 il fut délégué à la conférence de fondation de la Deuxième Internationale et fut, l’année suivante, candidat lors d’élections à Berlin.

Il appartenait au groupe de jeunesses Jugend, de tendance anarchisante au sein du SPD et fut l’éditeur de son organe Der Sozialist. Refusant de se soumettre à la discipline du parti, lors du congrès d’Erfurt en 1891, il fut exclu et devint alors un des pionniers de l’anarchisme allemand. Avec un autre camarade du groupe des Jeunesses, Gustav Landauer, il fut expulsé violemment et exclu lors du Congrès de la Deuxième Internationale tenu à Zürich en août 1893.

Fin 1893 ou début 1894, il était condamné une nouvelle fois à 6 mois de prison pour un article paru dans Der Sozialist et se réfugiait alors, semble-t-il, en Hollande avant de gagner Londres où il ne put trouver de travail dans une imprimerie, les syndicats locaux interdisant l’embauche d’étrangers. Il alla alors à Nottingham où il put trouver un emploi et, après avoir été accepté au syndicat, put retourner à Londres. Pendant cette période il put survivre grace à l’envoi par sa femme Marie d’argent provenant de la vente de son atelier d’imprimerie de Berlin. En 1895, sa femme Marie et leurs enfants Lettie et Sylvia le rejoignaitent à Londres où le couple allait vivre à Soho puis à East Ham. Fermin Rocker, le fils de Rudolf, le visitait souvent quand il était enfant et gardait de lui le souvenir « d’un berlinois typique… à l’humour caustique, si caractéristique des résidents de la Spree ».

Wilhelm Werner retourna en Allemagne dans les années 1910 et devint l’un des meilleurs orateurs anarchistes de Berlin. Il avait été surnommé L’éléphant car selon R. Rocker « son courage était légendaire » qui ajoutait qu’avec quelques camarades il ne craignait pas d’aller dans les coins les plus reculés de Berlin « pour y porter la contradiction dans les metings antis sémites et tenter d’ouvrir les yeux de l’assistance », intervention qui se terminait généralement par l’expulsion musclée des contradicteurs : « Werner résistait toujours plus que les autres et, de ses larges épaules, couvrait toujours le repli de ses camarades ; de là son surnom de L’Elephant » (cf. R. Rocker « Memoirs).

Wilhelm Werner, profondément affecté par la victoire des nazis, est décédé à Berlin le 8 janvier 1939.

Nick Heath


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