Marin galicien dans la marine marchande, Manuel Davila Riras avait émigré aux États-Unis où il milita dans le mouvement syndical immigré jusqu’en 1931. Rentré en Espagne, il adhéra à la CNT. Au moment du déclenchement du coup d’État franquiste il faisait partie de l’équipage du cargo Cabo San Agustin qui se mit au service de la République et fit la navette entre les ports républicains de la Méditerranée et l’Union sovétique.
Á la fin 1938 le navire se trouvait à Odessa où les autorités soviétiques l’empêchèrent de repartir. La majorité de l’équipage, la plupart membres de l’UGT et de la CNT, demandèrent en vain à émigrer en France ou en Amérique latine. Manuel Davila Eiras fut arrêté avec l’ensemble de l’équipage (voir Avelino Acebal Pérez) le 22 juin 1941 par le NKVD. Tous furent ensuite déportés en Yakoutie pour travailler à la construction d’une ligne de chemin de fer. En novembre 1942, avec les survivants, il était transféré au camp de concentration 99 de Karaganda (Kazakhstan) où furent également déportés une trentaine d’élèves pilotes républicains espagnols (voir Jaime Beltran Talon).
Suite à une campagne internationale initiée en 1947 par la Fédération espagnole des déportés et internés politiques (FEDIP) et son secrétaire José Ester Borraz et relayée par l’ensemble des organisations républicaines espagnoles à l’exception des communistes, Manuel Davila Eiras fit partie du groupe de survivants qui en 1954 fut rapatrié vers l’Espagne avec un groupe de prisonniers espagnols de la Division Azul.