Serge Krastchinski avait abandonné à l’âge de vingt ans sa position d’officier d’artillerie pour « aller au peuple ». C’est au cercle Tchaikovski que vers 1872 il avait rencontré Kropotkine. Travaillant à la campagne comme ouvrier agricole, il fut l’un des pionniers du mouvement terroriste « La volonté du peuple » et faisait circuler à Saint-Pétersbourg le journal Narodneo Delo édité à Genève. En 1877, il participa aux cotés de Malatesta et de C. Cafiero à l’insurrection du Bénévent. Arrêté il fut amnistié peu après et rentra clandestinement en Russie où en 1878 il se porta volontaire pour attenter à la vie du général N. Mezentzev, le chef de la police. Le 18 août 1878 il poignarda à mort le général, parvint à s’échapper, et à se réfugier en Suisse puis en Grance Bretagne.
A Londres il fut le fondateur de la Society of friends of Russian freedom, puis en 1890 de la revue Free Russia. Il contribua également à l’organisation en Amérique de la United States Siberian Exile human society.
Serge Krastchinski Stepniak est mort à Londres le 23 décembre 1895 après avoir été écrasé en traversant la voie ferrée à coté de son domicile. Selon Kropotkine « c’était un homme d’une force physique extraordinaire, courageux au point de ne jamais avoir connu la peur ». Il aurait vécu aux Amériques où, toujours selon Kropotkine, « Les meilleurs moments qu’il avait passé, c’était dans une école de nègres, entouré d’enfants nègres ». Au moment de son décès, il s’apprêtait à se joindre aux révolutionnaires arméniens. Plusieurs milliers d’ouvriers assisteront à son incinération à Woking.
Œuvres : — Il est l’auteur d’au moins sept livres en anglais sur la Russie — dont “The Peasantry in Russia” et le roman “The Career of a nihilist” — et de « La Russie souterraine »(écrite pendant sa détention en Italie et publiée d’abord en italien).