Dictionnaire international des militants anarchistes
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CANÉ, Albert
Né à Saint-Vigor d’Imonville le 4 janvier 1893 - mort le 25 janvier 1954 - Electricien - CGT-CGTU-CGTSR – Paris & Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis)
Article mis en ligne le 17 décembre 2006
dernière modification le 27 octobre 2023

par R.D.
Albert Cané et sa mère (iconogr. famille Cané Meulet)

À l’âge de treize ans, Albert Cané vint à Paris pour travailler comme électricien - il fut admis au syndicat des électriciens de Paris en 1906 - puis comme cheminot ; il adhéra aux Jeunesses syndicalistes, au comité de Défense sociale dont il fut le trésorier et fut de toutes les campagnes révolutionnaires d’avant la Première Guerre mondiale. En 1912 il fut avec Sébastien Faure, Thuillier, B. Broutchoux et G. Yvetot l’un des animateurs de la campagne contre les bagnes militaires d’Algérie ; il fut en particulier l’un des organisateurs de la grande manifestation qui, le 11 février 1912, accompagnat la dépouille d’Aernoult, assassiné aux Batd’Af, au cimetière du Père Lachaise.

Il accomplit son service militaire dans la marine notamment sur le cuirassé France et, pendant la guerre diffusa en Adriatique le journal pacifiste fondé par Sébastien faure Ce qu’il faut dire ce qui lui valut d’être traduit devant un conseil de guerre puis d’être débarqué après avoir bénéficié d’un non-lieu (cf. Contre-Courant, 20 février 1954, article de Louvet). De retour à la vie civile, il poursuivit ses activités pacifistes, anima avec Thuillier le comité des Marins de la Mer noire, dont il fut en 1921 secrétaire et trésorier, mena campagne en faveur de Marty et de Badina et milita au comité de défense sociale (il était, secrétaire de celui de Choisy-le-Roi, Seine).

Il parcourut la province, parla à Amiens (Somme) le 9 janvier 1921, à Nevers (Nièvre) 20 mai 1921 où il se déclara anarchiste, à Brest le 19 juin 1921. Un conflit financier avec le comité l’obligea à démissionner de son poste de trésorier le 8 septembre 1921 : la caisse étant vide les autres militants refusaient de lui verser 25 F par jour pour ses déplacements.
Le 19 novembre 1921, la IIe Chambre correctionnelle le condamna à six mois de prison et aux dépens pour “menées anarchistes” suite à un meeting en faveur de Sacco et Vanzetti.

Pour les propos tenus au Havre à l’occasion d’un meeting en faveur de Cottin, auteur d’un attentat contre Clemenceau, il fut transféré en janvier 1922 à la prison de cette ville et condamné de nouveau début février à six mois de prison, peine confondue avec la précédente.

En 1923, il était le responsable de la diffusion de la plaquette “Une conscience pendant la guerre : l’affaire Gaston Rolland” de Han Ryner et publié par le Groupe d’amis de Gaston Rolland.

En 1924, Albert Cané appartenait à la CE de la Fédération CGTU du Bâtiment (cf. Le Travailleur du Bâtiment, mars 1924). Il adhéra ensuite à la CGT-SR et fut membre en 1927 de la CA de l’Union régionale parisienne.
En avril 1928, il assista au banquet organisé par les amis de la revue du docteur Pierrot Plus loin. Il habitait alors 6 rue Desportes à Saint-Ouen et était le secrétaire du Comité d’entraide aux détenus politiques et à leurs familles, dont le trésorier était Denant.

Puis il participait aux campagnes en faveur des militants espagnols Durruti, Ascaso et Jover, puis pour les italiens Mario Castagna et Ernesto Bonomini.
A. Cané fut à partir de février 1934 le trésorier - il avait remplacé Gaston Roland - puis le secrétaire du Comité de Défense sociale (CDS). Il fut à la même époque un des animateurs de la campagne menée en faveur du droit d’asile pour les italiens Gozzoli, Cecili et Perissino. Il demeurait alors 42 rue Marcadet, Paris 18e et figurait sur la liste de vérifications de domiciles d’anarchistes.

Cané fut candidat à la commission exécutive de l’Union des syndicats de la région parisienne au congrès des 5-7 février 1937. Selon le communiste A. Tollet, il faisait du trafic d’armes pour les combattants espagnols. Il travailla au Comité de droit d’asile chargé d’accueillir les réfugiés espagnols et fournit de nombreux faux papiers à des réfugiés. Il était à cette même époque l’un des animateurs des cercles d’études et de défense syndicaliste "Luttes de classe".

Après la dissolution de la CGTSR en 1939 lors de la dénonciation du pacte germano-soviétique, il reconstitua l’Union des syndicats CGTSR dont il assuma le secrétariat jusqu’à son internement par les autorités de Vichy. Tollet séjourna avec lui au camp de Compiègne (Oise) en 1942 (Le Souterrain, p. 126-128). Après sa libération il avait hébergé plusieurs camarades recherchés dans son appartement de la rue de la Douane.

Fin 1944, A. Cané avait prêté une salle pour le premier meeting public organisé le 10 décembre par les anarchistes à Paris et auquel avaient participé quelques 500 personnes. Le 14 octobre, au nom de la CGT, il avait présidé le premier meeting tenu à Paris par l’Alliance syndicale espagnole CNT-UGT où les orateurs piur la CNT avaient été Ramon Alvarez, Pablo Solar et sous le nom de Nicasio Casanova Gaston Leval. En 1950 son domicile, 42 rue Marcadet (Paris 18) figurait toujours sur la liste des domiciles à surveiller établie par la police.

Albert Cané, qui avait pour compagne Jeanne Meulet, est mort le 25 janvier 1954 à Menton (Alpes-Maritimes).

oeuvre : Contre-Courant, 10 mars 1954 : « Les mutineries en Mer Noire racontées par deux mutins authentiques (Canonne et Pierre Le Roux). Avant-propos d’Albert Cané.


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