Dictionnaire international des militants anarchistes
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TANREZ, Ernest “ERNESTAN”
Né à Gand le 15 juillet 1898 – mort le 17 février 1954 - Antiquaire - Bruxelles – France
Article mis en ligne le 28 juin 2010
dernière modification le 14 septembre 2023

par R.D.
Ernest Tanrez "Ernestan"

Né d’un père wallon et d’une mère flamande, Ernest Tanrez avait été profondément marqué par les horreurs de la Première guerre mondiale qui l’avaient surpris en pleine adolescence et l’avaient obligé à interrompre ses études. Il fut appelé sous les armes en 1918 mais ne participa pas aux combats.

Á partir de 1921, sous le nom de plume de Ernestan il commença à collaborer à la presse libertaire belge dont le Bulletin libertaire (Bruxelles, 2 numéros en juin et juillet 1921), organe du groupe libertaire de Bruxelles, dont la rédaction se trouvait au Café du cygne, sur la Grand-Place et dont il fut le gérant, aux deux séries de L’Émancipateur (Flémalle-Grande, 68 numéros, juillet 1921- décembre 1925, puis 57 numéros de mai 1928 à novembre 1936) de Camille Mattart, au Combat (Flémalle-Bruxelles, 1925-1928) publié par Hem Day et C. Mattart ainsi qu’à la presse libertaire internationale dont Le Libertaire et Le Combat syndicaliste.

Bon orateur, il donna d’innombrables conférences et participa activement aux campagnes en faveur de Sacco et Vanzetti, à celles menées par le Comité international de défense anarchiste (CIDA), du comité pour la libération de Ghezzi emprisonné en URSS, du comité pour le droit d’asile et en 1933 en faveur de la libération des objecteurs de conscience Marcel Dieu Hem Day et Léo Campion. Partisan de l’organisation, il se montra favorable, lors du débat autour de la Plate forme dite d’Archinov, à la création d’un Parti anarchiste (cf. Le Libertaire, 7 octobre 1927). Les 24 et 25 décembre 1934 il participa avec Nicolas Lazarévitch au premier congrès national tenu par la Fédération communiste libertaire (FCL), née d’une scission de l’Union anarchiste, tenu Salle Lejeune, 67 rue de Ménilmontant à Paris et auquiel assistèrent une trentaine de délégués.

En 1928, il accepta d’être l’éditeur responsable de Verbo Nuevo publié par les compagnons espagnols exilés. Il collabora également à Haro (Uccle, 1927-1928) d’A. Daenens, à Rebelle (Bruxelles, 5 numéros, 1927-1928) de Hem Day, au numéro unique de Droit d’asile (septembre 1929) publié en faveur d’A. Bartolomei menacé d’extradition, au numéro unique de Guerre au fascisme (Bruxelles, février 1930) publié par Hem Day et le CIDA, à L’Action Directe (Liège-Verviers, 15 numéros en 1932-1933) publié par les Cercles syndicalistes fédéralistes de Belgique adhérents à l’AIT et dont le responsable principal était L. Odekerken, à Ce qu’il faut dire (Bruxelles, au moins 4 numéros, 1934-1936) organe du CIDA. Au moment de la guerre d’Espagne, il fut le fondateur avec Léo Campion du journal Rébellion (Bruxelles, 2 numéros en mai et août 1937) en soutien aux révolutionnaires espagnols et collabora également à L’Espagne Nouvelle(1937-1939) publié à Nîmes par Prudhommeaux.

En 1930, avec Hem Day, Nicolas Lazarevitch et P. Mahni, il était l’un des principaux animateurs du Groupe d’études sociales de Bruxelles. Cette même année 1930 il était également l’un des responsables du Comité pour la libération de F. Ghezzi détenu en URSS.

En 1940, et pour fuir l’avancée allemande, il se réfugiait en France où, suite à une dénonciation, il était arrêté à Perrier (Auvergne) en mai 1940 et interné au camp du Vernet d’Ariège avec notamment Léo Campion et Nicolas Lazarévitch et de très nombreux compagnons espagnols et italiens. Libéré au bout de trois mois, il retournait en Belgique en août. Dénoncé comme « sympathisant communiste », il était arrêté par la Gestapo et interné au camp de Breendonck, près de Malines, dont il sortira au bout de quelques mois diminué physiquement par le travail forcé et les privations.

Ernestan continua après guerre de donner de nombreuses conférences et de collaborer à la presse libertaire dont Études anarchistes (Paris, 1948-1952), Pensée et Action (Bruxelles, 46 numéros de septembre 1945 à décembre 1952) de Hem Day et la revue italienne Volontà. Il s’était également intégré à la rédaction de la revue indépendante de critique sociale Les Cahiers socialistes (Bruxelles, 1944-1953) réunissant marxistes, libertaires et syndicalistes, pour la plupart libres penseurs ou francs maçons et dont le responsable était Raymond Rifflet.

Ernestan est l’auteur de plusieurs brochures de vulgarisation de l’anarchisme, présentées parfois comme le célèbre Entre paysans de Malatesta, sous la forme d’un dialogue entre plusieurs personnes.

Ernest Tanrez Ernestan, qui était membre du Grand Orient de Belgique (1948) et s’était établi comme antiquaire rue Ernest Allard en contrebas du Sablon à Bruxelles, est mort en Belgique le 17 février 1954.

Œuvres : - Le socialisme contre l’autorité (Ed. réalistes, 1932) ; - Manifeste socialiste libertaire ; - La renaissance du socialisme (en collab. avec Raoul Piron et W. Van Overstraeten, Feuille de documentation de Terre libre, Nîmes, octobre 1934) ; - La Fin de la guerre (Ed. Pensée et Action) ; - Tu es un anarchiste (Ed. du Libertaire, 1948) ; - La contre révolution étatiste (Ed. pensée et Action) ; - Valeur de la liberté (Ed. Les Cahiers socialistes, 1952) ; - La guerre est elle le destin permanent de l’humanité ? (Ed. Espoir).


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