Au printemps 1888, Louis Vivier avait été l’auteur d’un manifeste de la Ligue des anti-patriotes paru dans le journal La Révolte. A l’occasion de la manifestation du 27 mai 1888 au Père Lachaise, il avait émis l’intention d’y aller avec le compagnon Bidault : tous deux seraient porteurs de deux drapeaux, l’un rouge et l’autre noir, qu’ils devaient promener sur le Boulevard de Ménilmontant et qu’ils étaient bien décidés à défendre avec l’aide des compagnons présents.
A la fin de l’année 1888, il était signalé dans les réunions tenues salle Horel, par le Cercle anarchiste international et l’année suivante dans celles de la Ligue des antipatriotes tenues rue Saint-Martin chez Rousseau.
Tiré au sort en 1890, il fut ajourné à un an en mai 1890 et de nouveau en juin 1891 pour “faiblesse de constitution” avant d’être déclaré “Bon pour le service armé”
En mars 1891 il fit une tournée de conférences à Reims et dans les Ardennes pour le compte du Père Peinard.
Collaborateur du journal L’Anti-patriote (Paris, au moins 2 numéros les 12 et 26 juillet 1891) dont les responsables étaient Louis Perrault et Giroud, Louis Vivier dit Pas d’erreur, qui demeurait au 2 rue Saint-Jacques (Ve arr.), avait été poursuivi avec Tournadre et condamné au printemps 1891 à trois mois de prison et 50fr. d’amende pour « provocation à la désobéissance » pour l’article “Le courage des lâches” paru dans La Lutte ; il avait disparu de la salle d’audience du tribunal avant que le jugement ne soit énoncé. Toutefois il avait sans doute été arrêté par la suite, puisque dans un rapport de la mi-septembre, un indicateur signalait qu’il venait de sortir de Sainte-Pélagie et qu’il était immédiatement passé au siège de La Révolte pour y prendre un lot de 500 brochures à remettre à S. Faure pour une tournée de propagande.
L’année suivante, il fut le gérant du périodique Le Gueux (Paris, un numéro unique le 27 mars 1892) dont le rédacteur en chef était Michel Zevaco. Puis il fut, à partir du numéro 81 (20 novembre 1892), le « belli-gérant » (sic) de l’hebdomadaire L’En Dehors (Paris, 91 numéros du 5 mai 1891 au 19 février 1893) de Zo d’Axa. A cette époque il résidait à Montmartre et était, selon la police, employé au journal Le Cri du Peuple ? ; il pourrait s’agir de Le cri des peuples dont le premier numéro devait paraître en octobre 1892.
En 1892 il vivait en concubinage avec la femme Limousin (ou Limouzin ?).
Le 1er juin 1892 il avait été condamné par la Cour d’appel de Douai à 15 jours de prisonn pour “diffamation, puis le 5 août suivant condamné par la Cour d’appel de Paris à 3 mois de prison et 1000 francs d’amende” pour “injures et diffamations publiques”. Le 13 janvier 1893 il étaiit une novelle fois condamné par la Cour d’assises de la Seine à 3 mois de prison et 100 francs d’amende pour “injures envers les armées”. En novembre 1893 il rejoignait son corps d’armée, affecté au 155e régiment d’infanterie, puis versé dans la réserve active d’un bataillon d’afrique en novembre 1894.
En 1895 (?) il se serait réfugié à Londres où il aurait demeuré 24 Charlotte Street sous le nom de Lucien Chauvin, puis serait revenu à Paris où i était signalé dans les réunions au printemps 1896.
Le 24 mai 1896, après un hommage au mur des fédérés, il avait fait une petite conférence sur la Commune devant une centaine de compagnons — dont Denechère, Malato, Bordes, Martinet, Delesalle, Weidman, Battaglia, Laurens, Leboucher et Cahuzac — réunis 178 rue de la Roquette. Il avait déclaré que les anarchistes n’étaient pas allés au mur des fédérés « pour le culte des morts, mais pour faire de la propagande et surtout perpétuer la haine des travailleurs contre la bourgeoisie ». Puis il avait appelé les compagnons à se retrouver le lendemain matin Place de la Bastille pour aller à pieds jusqu’au cimetière de Brévannes pour manifester sur la tombe d’Émile Henry.
En juin 1896, poursuivi pour “provocation au meurtre et apologie de faits qualifiés de crimes” à la suite d’un meeting tenu salle d’Arras, il fut condamné en correctionnelle à 18 mois de prison et 1600 francs d’amende. Le compagnon Albert Bourgeois, qui avait été arrêté lors de ce meeting et poursuivi pour « port d’arme prohibée », avait été condamné à 15 jours de prison. Lors de l’appel, le 5 août suivant où la condamnation avait été confirmée, Vivier avait déclaré : « Anarchiste, je saurai subir sans défaillance même la pus fragrante des injustices, jusqu’au jour proche, je l’espère, où le peuple jettera bas, d’un coup d’épaule formidable, temples, palais, codes, lois et bagnes, au nom de la Justice et de la Liberté » (cf. Le Libertaire, 22 août 1896). Dans une lettre adressée au Libertaire, Vivier qui s’était pourvu e cassation, écrivait : « A part ça, le courage ne me ma, que pas ; les camarades me retrouveront, ma peine finie, tel qu’ils m’ont quitté… » (idem).
Le 8 octobre 1896, suite à la plainte d’une usurière, Vivier fut condamné à huit mois de prison et emprisonné à Mazas d’où il fit appel en cassation.
Le 19 novembre 1896, il étaitcondamné par la Cour d’appel de Paris à 8 mois de prison et 20 francs d’amende pour “abus de confiance” et avait alors été affecté à un Bataillon d’infanterie légère en Afrique.
En février 1897 il aurait été incarcéré à la Saté.
A l’automne 1897 il était malade en cellule à Fresnes et des compagnons, notamment F. Prost, faisaient des collectes en sa faveur. Début décembre 1897, à l’occasion d’une réunion publique du groupe Les Iconoclastes, il avait fait l’apologie de Pini et Duval et avait reproché notamment à Sébastien Faure et Jean Grave d’avoir renié Ortiz après avoir bénéficié de ses vols. En 1898 il résidait 10 boulevard Rochechouart à Paris et s’opposait au concept de grève générale auquel il ne croyait pas.
Cette même annnée 1898 il ne répondait pas à une convocation comme réserviste, mais, n’ayant pas été retrouvé, n’’était poas condamné. Il récidivait l’année suivante, et était déclaré “insoumis” le 6 septembre 1899 et arrêté le 12 septembre avat de bénéficier d’un non-lieu.
En 1899, à propos de l’affaire Dreyfus, il priorisait la question sociale et déclarait que les anarchistes soutenaient tous ceux qui souffrent comme nous et combattons tous ceux qui vivent aux dépens des autres, qu’ils aillent à la synagogue ou à l’église et que le jour de la Révolution, nous ne ferons pas de différence ». Il participait également à diverses contre manifestations contre les réunions des groupes nationalistes et antisémites.
Au printemps 1900, il fut candidat abstentionniste dans le XVe arrondissement lors des élections municipales. Fin mai, lors d’une manifestation au Père Lachaise à laquelle avaient participé quelques compagnons — dont Brunet, Libertad, Regis, Huberty, Grandidier, Carré, Renard et Pélerin —, il avait agressé le député Dejeante, tandis que Georges Renard avait “souffleté” deux collectivistes et que Huberty s’était bagarré avec des blanquistes. A cette mêe époque, il aurait été avec Alleyrac le fondateur d’un petit groupe libertaire et socialiste indépendant qui se réunissait à la Maison du Peuple. Il était également le propriétaire de la feuille La liste officielle des numéros gagnants qui lui rapportait à peu près 20 francs par semaine.
Le 2 novembre 1901, aux cotés de F. Prost et de Girault, il avait été l’un des orateurs au meeting tenu au restaurant coopératif L’Émancipation, 38 rue de l’Église, pour protester contre la répression en Espagne et auquel avaient assisté une centaine de personnes.
Le 3 mars 1905 il avait été déclaré “réformé n°2 pour bronchite”.
A la fin des années 1900 il était signalé dans les réunions du groupe libertaire antimilitariste du XVIIIe arrondissement (voir Lutier).
Le 9 janvier 1909 il était condamné en appel à Paris à 3 mois de prison pour “entrave à la liberté du travail”, puis de nouveau le 8 mars à 6 jours deprison pour « outrages à agents ».
Dans les années 1910 Louis Vivier était afficheur, domicilié à Paris 8 rue de Norvins (XVIIIe arr.) et était membre de la Fédération communiste anarchiste (FCA) et du Club anarchiste communiste (25 rue de Clignancourt) dont le secrétaire était Albert Goldschild.
En avril 1915 il fut classé dans les services auxiliaires par un conseil de révision de la Seine.
Le 14 février 1885, un Vivier passa devant le tribunal correctionnel de Paris pour l’affaire du rassemblement des sans-travail place de l’Opéra (voir Gustave Leboucher) et fut condamné à 6 mois de prison et 16 f. d’amende pour “port d’arme prohibé”. S’agit-il du même ?
S’agit il du Vivier qui, début avril 1888, lors d’une réunion du groupe La Jeunesse anarchiste du XXe, avait annoncé son départ pour Lille pour y diffuser des écrits boulangistes ?