Dictionnaire international des militants anarchistes
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CAMPAGNOLI, Arturo
Né le 13 janvier 1874 à Imola - mort vers 1944 - Menuisier ; orfèvre - São Paulo (Brésil) - Paris - Londres
Article mis en ligne le 13 décembre 2006
dernière modification le 27 octobre 2023

par R.D.
Arturo Campagnoli

C’est en 1891 qu’avec son père et d’autres membres de la famille, Arturo Campagnoli avait émigré au Brésil pour y rejoindre son frère Paolo.

A son arrivée à São Paulo (Brésil) Arturo Campagnoli avait acheté un grand nombre de terres dans l’intention de fonder des communautés anarchistes.

En avril 1894 alors qu’il préparait le 1er mai, et suite à une dénonciation du consulat italien, il fut arrêté avec plusieurs autres militants socialistes et anarchistes. à la sortie d’une réunion au Centre Socialiste International. Il fut alors interné pendant 7 mois à l’île de Fernando di Moronta.

En mars 1895, suite à l’arrestation de son frère Luciano et d’Attilio Vinturi alors qu’ils affichaient des placards anarchistes appelant à la célébration de la Commune de Paris, Arturo Campagnoli, qui était insoumis depuis août 1894 fut à son tour arrêté avec de nombreux compagnons dont Felice Vezzani, P. Peregrini, C. Casanova, L. Moserolli et Ludovico Pagani et lors des arrestations la police avait saisi de nombreux placards et d’exemplaires du journal L’Avvenire. Expulsé il alla alors en Argentine où il subsista en travaillant comme gardien de troupeaux.

Amnistié le 2 octobre 1896 pour son insoumission, il s’embarquait alors à destination de Marseille, puis allait s’installer à Paris où il allait travailler comme orfèvre. Selon la police il fréquentait alors assidument les compagnons Francesco Giambaldi, Silvio Corio, Felice Vezzani et Nino Samaia.

Arrivé à Paris en janvier 1900, il y travaillait comme ouvrier bijoutier Faubourg Saint-Martin et avait pour compagne Paulette Lenoir la sœur du compagnon Gilbert Lenoir. Après l’interdiction du Congrès ouvrier international qui devait se tenir à Paris les 19-21 septembre 1900 et dont il devait être l’un des délégués, il fut l’objet d’un arrêté d’expulsion qui lui fut notifié à Paris le 29 septembre et se réfugia alors à Londres où il fut nommé gérant du journal bilingue La Sciopero generale-La Grève générale (Londres, n°1, 18 mars à n°3 (2 juin 1902) dont les rédacteurs étaient Carlo Frigerio et Silvio Corio. Il était également membre de la rédaction de L’Internazionale.

En avril 1902 il retournait à São Paulo avec l’intention de publier un numéro spécial du journal rédigé par F. Vezzani, projet qui avorta et entraîna son retrait de la propagande active.

En 1904, après avoir quitté Sao Paolo, il fut le fondateur dans l’État de São Paulo entre Mojidas Cruzes et Jacarei de la communauté agricole de Guararema formé majoritairement de compagnons italiens mais comprenant également des russes, des français et des espagnols. La communauté fut perquisitionnée à plusieurs reprises et les autorités décidèrent, semble-t-il, de l’expulser. Embarqué sur le premier bateau à destination de l’Europe, il serait parvenu à sauter par-dessus bord et à se cacher chez des compagnons dans le port de Santos. A la fin du mandat du gouverneur de São Paulo, il retourna à Guararema et poursuivit ses activités. La communauté existait toujours dans les années 1930 avant d’être confisquée par le gouvernement de G. Vargas.

Arturo Campagnoli, qui jusqu’en 1926 avait généreusement participé aux souscriptions de la presse anarchiste italienne et entretenu une large correspondance, notamment avec E. Malatesta, est mort à São Paulo vers 1944.


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