Dictionnaire international des militants anarchistes
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TEULADE, Jules, Léo, Gaston “{COCO}”
Né le 2 octobre 1890 à Magnac-Laval (Haute-Vienneà – mort le 31 octobre 1974 - Ouvrier terrassier ; charpentier en fer - CGT – CGTU – Paris – Marseille (Bouches-du-Rhône)
Article mis en ligne le 3 mars 2010
dernière modification le 20 avril 2024

par R.D.

Fils d’une couturière et d’un surveillant de chemin de fer, Jules Teulade était entré en apprentissage à l’âge de 14 ans. En 1906 il arriva à Paris où il adhéra aux Jeuneses syndicalistes et fut emprisonné une semaine lors de la campagne pour « le sou du soldat ».

Puis il vint à Marseille où il allait loger 22 quai du Port et travailler comme ouvrier terrassier sur les chantiers de construction de la ligne de chemin de fer de l’Estaque à Miramas et du Canal de Marseille au Rhône. Une grève ayant éclaté sur ce dernier chantier, il y prit une part très active comme membre du comité de grève, participant, en avril 1911 à l’échauffourée au cours de laquelle furent blessés plusieurs agents. A la suite de ces évènements, il fut condamné le 3 mai 1911 à huit jours de prison par le Tribunal correctionnel de Marseille pour avoir « pénétré sur le chantier porteur d’un drapeau rouge et excitant ses camarades à cesser le travail ». Il était alors le secrétaire –adjoint de la Jeunesses syndicaliste révolutionnaire dont il avait été l’un des fondateurs avec Frédéric Bruguière, Maurice Dupuy et Alphonse Roux et dont Alphonse Max était le secrétaire. Il participa également à toutes les campagnes menées à l’époque par le Comité de défense sociale (CDS). Il résidait alors à Alès avec sa compagne (Chapuis) et fut inscrit le 20 mars 1912 au Carnet B du Gard. La police le considérait alors comme un « anarchiste révolutionnaire dangereux ».

Puis il se rendit à Saint-Étienne (Loire) où, après un affrontement avec des jaunes lors d’un mouvement de grève, il fut poursuivi et condamné le 18 mai 1912 à 10 mois de prison, tandis que ses compagnons Daniel et Meunier étaient respectivement condamnés à 6 et 8 mois. A sa sortie de prison il partir accomplir son service militaire dans les Bataillons d’Afrique, puis participa à la première guerre mondiale.

Après la guerre, Teulade fut élu en novembre 1920 secrétaire appointé du syndicat des charpentiers de Paris. Membre des Comités syndicalistes révolutionnaires, il continuait de fréquenter les milieux anarchistes et collaborait au Libertaire. Après le congrès de la Fédération du bâtiment tenu à Dijon en mai 1921 où les syndicalistes révolutionnaires avaient obtenu la majorité, il avait été chargé avec Barthes, Jouve, Le Pen et Vallet d’expliquer le sens de cette victoire. Membre suppléant de la commission exécutive de l’union départementale de la Seine, il participa en novembre 1921 au 2e congrès de l’UD où il s’opposa vivement au leader communiste Gaston Moinmousseau, déclarant « Je me refuse à reconnaître une valeur révolutionnaire à un parti politique quelconque et quel qu’il soit… Je déclare qu’un syndicaliste révolutionnaire, qu’il le veuille ou non, est un anarchisant ». Il qualifiait également le gouvernement soviétique de “gouvernement d’assassins”.

Toutefois, moins de deux ans plus tard Jules Teulade adhérait en 1923 au Parti communiste et devint en 1925 le secrétaire de la Fédération du bâtiment CGTU. Puis il rompit avec le parti communiste dont il fut exclu, adhéra au Parti Populaire Français (PPF) de Jacques Doriot dont en 1936 il sera membre du bureau politique. Son appui à la la collaboration et au régime de Vichy lui valut à la Libération d’être condamné à 5 ans de travaux forcés et d’être exclu à vie de toutes les organisations syndicales. (Voir sa notice complète dans le Maitron).


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