Dictionnaire international des militants anarchistes
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“{TCHORBADIEFF, Nikola}” [SINTOV, Jossif]
Né le 1er mars 1900 à Plovdiv – mort le 6 juillet 1994 - Tresseur de chaussures ; typographe - FACB – UAB – Plovdiv (Bulgarie) – Paris
Article mis en ligne le 22 février 2010
dernière modification le 20 avril 2024

par R.D.

C’est encore lycéén que Jossif Sintov avait adhéré vers 1916 à la Jeunesse libertaire. Il participa à la création de la Fédération anarchiste communiste bulgare (FACB) dont le congrès de fondation eut lieu les 15-17 juin 1919. Après le coup d’État fasciste du 9 juin 1923, il passa à la clandestinité, participa à l’insurrection anti-fasciste des 22 et 23 septembre, puis, après l’échec du mouvement, s’exila en France, d’abord à Paris, puis à Saint-Étienne avant de revenir définitivement à Paris. Il avait adopté l’identité de Nikola Tchorbadieff, un compagnon de Plovdiv qui avait été tué par la police.

Il fut l’un des organisateirs du groupe anarchiste bulgare de Paris qui édita au moins deux numéros d’un Bulletin. A cette époque il y avait en France plusieurs autres groupes bulgares, notamment à Béziers, où les compagnons, autour de Georges Koloukharv, avaient fondé une coopérative de fabrication de chaussures tressées, et à Toulouse. Nikola Tchorbadieff, dont la compagne Lea Kamener était membre du groupe anarchiste juif de Paris, avait d’abord travaillé comme ouvrier tresseur de chaussures avant de devenir typographe à l’imprimerie que Bidault avait monté pour publier La Brochure mensuelle (Paris, 1923-1937). Il collabora à la même époque aux activités de la Librairie internationale et à La Revue Internationale anarchiste (Paris, 8 numéros de novembre 1924 à juin 1925) dont le gérant était S. Férandel et où il traitait de la Bulgarie. Il fut l’un des intimes de Nestor Makhno lorsque ce dernier s’exila à Paris.

Lors de la révolution espagnole il fut le représentant des bulgares au Comité pour l’Espagne libre et édita sous le titre français Fraternité le bulletin bulgare de soutien et de solidarité à la cause républicaine.

Lors du déclenchement de la seconde guerre mondiale, Nikola Tchorbadieff s’engagea, mais fut arrêté et interné au camp du Vernet d’Ariège où il se trouva dans la même baraque qu’Arthur Koestler qui évoquera cette rencontre dans son livre La Lie de la terre. Libéré au bout de quelques semaines il rejoignit son régiment et au moment de l’armistice se trouvait en zone non occupée. Il participa ultérieurement à la résistance.

Resté en France après la libération, il reprit ses activités dans le mouvement anarchiste bulgare en exil et participa à la fin des années 1940 à la Commission d’aide aux antifascistes de Bulgarie et sans doute à son bulletin. (1950-1952) ainsi qu’à la brochure Bulgarie, nouvelle Espagne. Il fut ensuite l’un des rédacteurs de la revue mensuelle bulgare Nach Pat-Notre Route (Paris, 1952-1980) éditée par l’Union anarchiste bulgare (UAB). Puis il participa à la fondation de la revue Iztok (Paris, 1975-198 ?) consacrée aux pays de l’Est. Les premiers numéros (n°1, décembre 1975) ainsi qu’au moins 17 autres (n°18, décembre 1982) étaient rédigés en bulgare ; une éditon en français commença en septembre 1979 (n°0) et eut une dizaine de numéros ; il y eut également des numéros en Polonais (au moins 2, décembre 1980 et août 1981), Roumain (novembre 1981), allemand (avril 1982) et Hongrois (juillet 1982) ainsi que plusieurs suppléments.

En juin 1994 Nikola Tchorbadieff retournait à Plovdiv où, quelques jours plus tard, le 6 juillet, il décédait.

Œuvres : - Les causes qui ont créée le socialisme : l’anarchisme d’aujourd’hui et de demain destiné à la jeunesse bulgare.

Filmogr. : - Nikola Tchorbadjieff témoigne sur Nestor Makhno (Vidéo réalisée par A. Skirda, 1984)


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