Émile Soustelle, qui travaillait comme mineur de charbon à Alès (Gard) avait, avant la guerre de 1914, effectué plusieurs tournées de conférences auprès des travailleurs espagnols des centres miniers où il était souvent accompagné du jeune compagnon Severin Férandel.
Selon U. Fedeli, il était membre en 1920 du groupe de Béziers, très actif surtout sur le plan syndical et avait été l’un des diffuseurs et collaborateurs du journal Terre libre (Marseille, 1922) dont la création avait été décidée lors d’un congrès tenu par la Fédération anarchiste du sud le 2 avril 1922. En juillet 1922, alors qu’il était brièvement emprisonné à Grenoble à la suite semble-t-il du 1er mai, il rédigea notamment pour Terre libre (n°3, 20 juillet 1922), un bref historique du groupe anarchiste d’Alès disparu à la suite de la guerre et reconstitué début 1921 autour de 6 à 10 compagnons dont Lavaur ; au printemps 1922, le groupe comptait 25 à 30 compagnons, possédait une bibliothèque et diffusait une centaine d’exemplaires du Libertaire chaque semaine.
A sa sortie de prison et en accord avec le groupe de Béziers, il fut à l’initiative de l’organisation d’une tournée de propagande de Férandel, ayant pour thème « L’anarchie, sa philosophie, son idéal » et devant parcourir les centres miniers du Gard à la fin septembre. Il se faisait alors adressé son courrier au 16 rue Alexandre Cabanel à Béziers.
Il avait ensuite gagné Paris où il était fin 1922 membre du groupe du 20e arrondissement de l’Union anarchiste avec notamment M. Derouet, F. Chiko et Braye. Membre en 1923 de l’administration du Libertaire hebdomadaire (1919-1923) où il avait été nommé lors du 3e congrès de l’Union anarchiste tenu à Levallois du 2 au 4 décembre 1922, il fit partie à partir du mois de juin — avec entre autres Férandel, Colomer, Mualdes, Lecoin, Bucco, Chazoff, Morinière, Rouschemeyer… — du Comité d’initiative de 16 membres chargé de préparer la parution quotidienne du Libertaire dont le premier numéro fut édité le 18 décembre 1923. Il assuma cette fonction jusqu’au 24 août.1923 où, pour des raisons de santé et de départ dans le Midi, il fut remplacé par Férandel (cf. Le Libertaire, 21 septembre 1923).
En février 1923, il avait démissionné avec Férandel de son poste de représentant de la Fédération sud au Comité d’initiative de l’UA.
Sans doute pour un délit de presse, il avait été condamné par défaut le 28 mars 1924 à 6 mois de prison, peine ramenée en appel à 4 mois et 100 fr. d’amende.
Émile Soustelle collabora également à La Revue anarchiste (Paris, janvier 1922-août 1925) dont il fut l’administrateur à partir de février 1923. Il fut également le gérant de plusieurs journaux anarchistes italiens publiés en France, dont La Difesa per Sacco e Vanzetti (Paris, 6 numéros du 21 avril au 29 septembre 1923) dirigé par Raffaelle Schiavina, Primo Maggio (Paris, numéro unique en mai 1923) et La Rivendicazione (Paris, 43 numéros du 30 juin 1923 au 5 avril 1925) dont le directeur était Tintino Rasi.