Dictionnaire international des militants anarchistes
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Y’en a pas un sur cent… et pourtant des milliers d’hommes et de femmes de par le monde, souvent persécutés, embastillés, goulagisés et parfois au prix de leurs vies, ont poursuivi leur chevauchée anonyme à la recherche d’un impossible rêve : un monde sans dieux ni maîtres.

SOULLIER, Eugène

Né le 11 octobre 1878 à Lyas (Ardèche) — typographe — UAC — UACR — CGT — Saint-Étienne (Loire)
Article mis en ligne le 26 janvier 2010
dernière modification le 1er novembre 2024

par R.D.

Eygène Soullier (aussi orthographié Soulier), avait été en 1911 l’un des fondateurs de l’union départementale des syndicats de la Loire. L’année suivante il était le secrétaire adjoint de la Bourse du Travail de Saint-Étienne où il représenta pendant plusieurs années son syndicat. Il fondait cette même année le groupe La Ruche syndicale la Pensée libre qui organisait des séances théâtrales afin de relever le niveau de culture du peuple et de faire « une génération consciente et forte ». Ce groupe dont étaient membres une quinzaine de jeues gens, était aussi appelé Groupe anarchiste d’éducation physique et morale de la jeunesse stéphanoise. Il collaborait également à l’organe syndicaliste révolutionnaire Le Réveil typographique (Paris, 44 numéros, 1909- juin 1914).

Lors de la première guerre mondiale, c’est sur son initiative que le syndicat des typographes se prononça contre la guerre et l’union sacrée. Versé en 1915 au service auxiliaire, il fut mobilisé comme typographe à la Manufacture nationale d’armes de Saint-Étienne. En décembre 1916 il signalait à E. Armand qu’il avait ouvert « un lieu de plaisance et qu’il en ouvrira d’autres » ; il s’agissait d’un petit groupe d’opposants à la guerre — dont Julie Noël et Jean Toucheboeuf — qui se réunissait régulièrement le jeudi, au café Pignaud de la rue du Grand Moulin pour y discuter, distribuer et commenter brochures et périodiques, notamment Par delà la mêlée (Orléans — Déols, 1916-1918) puis La Mêlée (Dols, 1918-1919) animés par E. Armand et Pierre Chardon et dont il était le correspondant et le dépositaire à Saint-Étienne.

En 1917 il était à nouveau secrétaire adjoint de la Bourse du Travail, et il fut arrêté l’année suivante lors du mouvement de grève du mois de juin.

En juin 1919 il fut le fondateur du groupe théâtral Le Nid rouge qui fit des représentations éducatives dans la région et participaà la réorganisation du groupe anarchiste.

Eugène Soullier continua de partager dans les années 1920 son activité dans le mouvement syndical et anarchiste. En octobre 1920 il avait participé avec notamment Rascle, Dieu, Lorduron et Pourreaux à la constitution du Comité syndicaliste révolutionnaire.

Les 26-27 novembre 1921 il avait été l’un des délégués de Sain Étienne au congrès de l’UA tenu à Villeurbanne (voir Raitzon) où il ’était montré « un partisan résolu de l’organisation anarchiste ». Sur le syndicalisme, il s’opposait à l’adhésion obligatoire des anarchistes au syndicat et que les compagnons qui y avaient pénétré, devaient y faire « de la bonne et pratique éducation révolutionnaire »(cf. Le Libertaire, 2 décembre 1921).

En 1922 il était le trésorier du groupe de Saint-Étienne, poste qu’il exerçait toujours en 1924-1925.

Lors de l’assemblée constitutive du groupe anarchiste communiste (UAC) le 31 décembre 1926, Eugène Soullier fut nommé trésorier du conseil d’administration du groupe. Les autres membres du conseil étaient Pierre Dubouchet, Régis Eyraud (secrétaire adjoint), André Garnier (trésorier adjoint), Marcel Morel (archiviste), Francis Poinard (secrétaire) et Antoine Salis (organisateur artistique). Il collaborait à la même époque à la série quotidienne du Libertaire (Paris, 1923-1935). En 1928 il fut candidat abstentionniste aux élections législatives à Saint-Étienne.

En 1929, Eugène Soullier, qui résidait 3 rue Georges Dupré (ou Dupuis ?), fut le gérant du bimensuel anarchiste communiste Le Silence du peuple (Saint-Étienne, 11 numéros du 13 janvier au 1er août 1929) qui dans son premier numéro se présentait ainsi : « Nous ne sommes que d’humbles travailleurs, dont les capacités intellectuelles sont primaires… Ce journal n’aura pas d’autre but que celui de défendre les parias du travail… Le Silence du Peuple, organe dirigé exclusivement par des travailleurs libertaires, n’a d’autres ressources que celles que ces camarades arrivent à extraire de leur modeste salaire ».

Eugène Soullier, qui milita sans doute aussi à la CGTSR comme beaucoup de militants anarchistes de Saint-Étienne, était en 1938 le secrétaire du Syndicat du livre CGT de la ville. Il résidait alors 6 Impasse de Vieux Montaud.


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