Dictionnaire international des militants anarchistes
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SIMON, Charles, Achille “BISCUIT” ; “RAVACHOL 2”
Né à Saint-Jean-le-Blanc (Loiret) le 11 mai 1873 – tué le 23 octobre 1894 - Journalier – Paris - Guyane
Article mis en ligne le 16 janvier 2010
dernière modification le 7 septembre 2023

par R.D.
Charles Simon "Biscuit"

Charles Simon surnommé Biscuit et Ravachol 2, qui avait été déjà condamné à deux mois de prison pour le vol d’une feuille de zinc au préjudice de son patron, fut soupçonné de complicité lors des attentats commis par Ravachol contre les domiciles du président Benoit et du substitut Bulot. Il travailait comme employé à la petite fabrique de couleurs du compagnon Pompée Viard à Saint-Ouen. Suite à la mort de ce dernier, sa femme avait déposé une plainte pour un prétendu vol à son préjudice qui entraîna son arrestation le 6 février 1892 à Saint-Ouen où il demeurait 59 rue Montmartre avec Gustave Mathieu. Il fut condamné, avec Ravachol, le 26 avril 1892 aux travaux forcés à perpétuité par la Cour d’assises de la Seine. Lors de l’interrogatoire au procès il avait notamment innocenté Mariette Soubert qui, le 11 novembre, les avait accompagné de Saint-Denis à la barrière, en transportant sans le savoir la bombe utilisée pour l’attentat contre le président Benoit.

Le journaliste (?) H. Varennes en avait dressé le portrait suivant : Simon, dix huit ans, « dont l’œil brillait d’un éclat un peu étrange, dont la bouche railleuse se fendait parfois en une grimace cruelle, mais qui offrait, en somme un type amusant d’apprenti parisien risque-rout et blagueur, toujours prêt à faire le coup de poing, le coup de feu ou le coup de dynamite ». Quand à P. Mimande, dans son ouvrage Forçats et proscrits, il le décrivait ainsi : « Un affreux petit bonhomme dont la figure flétrie portait les stigmates de tous les vices. Il n’avait même pas la blague du rodeur de barrière ; ses habitudes d’horribles débauche avaient éteint en lui toute lueur d’intelligence ».

Transporté au bagne de Guyane (matricule 25607), il fut débarqué à l’Ile Saint-Joseph. Dans ses mémoires, Clément Duval qui déclarait l’aimer « comme un fils » rapportait cette anecdote lors d’une de leurs rencontres au bagne : « En venant me trouver, Simon trouva sur la route une blague contenant près d’un paquet de tabac, un papier à cigarettes et six sous. De suite il me remit cette blague en me disant d’en chercher le propriétaire et de lui remettre, car cela ne peut appartenir qu’à un malheureux comme nous. C’est peu de chose, mais bien souvent c’est dans les petites choses que l’on peut le mieux juger les hommes, poir les grandes ». Il travailla ensuite au jardinage sur l’Ile Royale avec Girier ; mais lassé des provocations et des vexations du commandant Bonafat, il fit le projet de le supprimer avant d’en être dissuadé par Girier.

Simon fut tué le 23 octobre 1894 lors d’une révolte des forçats aux iles du Salut dans laquelle furent également tués une douzaine de condamnés dont entre autres Garnier, Chevenet, Meyruets, Thiervoz, Léauthier et Marpaux.
Un placard intitulé Mort aux bourreaux fut édité à cette occasion par les compagnons de Londres (voir portfolio).


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