Marié avec Caroline Kraus, Paul Burklé, qui suite à l’annexion en 1871 de la Moselle et de l’Alsace à l’Allemagne était alors de nationalité allemande, avait été impliqué comme complice dans le meurtre le 24 janvier 1902 d’un rentier de Nancy ce qui lui valait d’être condamné le 1er mai à 12 ans de prison. Le 20 mars 1905, il s’évadait de prison et se réfugiait en territoire français dont il était extradé. Déserteur de l’armée allemande il était arrêté à Charlottenburg en 1916 : il déclarait alors être de nationalité française et se nommer “Paul Changleur” et était interné à la prison de Moabit (Berlin).
A partir de 1919 il se fixait à Strasbourg où il militait dans le mouvement libertaire.
Début 1925 il collaborait à la série quotidienne du Libertaire.
En 1928 il était le secrétaire du syndicat libre des charpentiers de Strasbourg.
Dans les années 1930 Paul Burklé, qui résidait 8 rue de Hunswihr dans le quartier de Neudorf, militait au groupe de Strasbourg de l’Union Anarchiste. Il figurait alors sur une liste émise au printemps 1937 par la Direction de la sureté générale et intitulée Menées terroristes répertoriant les suspects susceptibles de commettre des attentats lors des voyages officiels de souverains ou personalités étrangères.
Après la seconde guerre mondiale, Paul Burklé Changleur était membre de la Fédération anarchiste et de la CNTF à Strasbourg et collaborait au Combat syndicaliste. Dans les années 1950 il soutenait le journal Contre-courant de Louis Louvet et fut l’un de ceux qui mit le jeune militant René Fugler en contact avec la Fédération locale de la CNT espagnole en exil.