Sergent au 25e régiment d’infanterie et en congé de convalescence, Edouard Sené fut appréhendé le 24 mai 1910 pour “tapage nocturne” au cours d’une manifestation d’employés, place de la République, à Paris. En juillet, il fut réformé n° 1 pour blessures contractées en service.
Devenu membre de la Fédération anarchiste révolutionnaire et de de la CGT où il était très lié à Yvetot, Sené, qui demeurait 65 rue Lepic, collabora alors aux journaux anarchistes : Les Temps nouveaux et Le Libertaire auquel il collaborait sous le nom de Edouard Lebreton et syndicalistes révolutionnaires : La Vie ouvrière, La Bataille (au moins deux numéros en février 1911) et La Voix du Peuple, journal de la CGT dont il fut élu, en décembre 1910, membre de la commission de rédaction. Il collabora également au quotidien La Bataille syndicaliste (1638 numéros du 27 avril 1911 au 23 octobre 1915) dont il fut secrétaire de rédaction et il fut un des fondateurs, avec E. Jacquemin et E. Boudot, du Réveil anarchiste ouvrier (Les Lilas, 14 numéros du 15 novembre 1912 au 1er décembre 1914) dont les responsables étaient Jean Labat puis Charles Bervilitas, qui fut suivit du journal Le Réveil anarchiste (Les Lilas, 3 numéros, du 1er avril au 1er mai 1914) auquel il collabora et dont le gérant était Charles Bedouet.
Edouard Sené encourut plusieurs condamnations : trois ans de prison et 3 000 f d’amende par défaut pour « provocation de militaires à la désobéissance », le 29 septembre 1910, pour un article publié dans Le Libertaire (du 6 mai) ; un an de prison et 500 f d’amende, le 12 mars 1912, par la cour d’assises de la Seine pour « injures à l’armée et provocation au meurtre et au pillage ». Arrêté le 2 août, il fut écroué à la prison de la Santé. Il fut enfin condamné à cinq ans de prison et 3 000 f d’amende, par défaut, le 29 janvier 1913, par la cour d’assises de la Seine. Le 17 octobre, il fut libéré de la prison de la Santé. Il demeurait à cette époque 14 rue Nicolet (XVIIIe arr.)
Fin 1912 lors de la campagne en faveur de Vitor Bintz et lors d’un meeting de la FCA contre les arrestations de Lecoin, Boudot et Ruff, il fut accusé par Janvion d’avoir transmis un dossier très complet sur l’affaire Bintz à Pujo, le secrétaire des Camelots du Roy.
Mobilisé en 1914 au 25e régiment d’infanterie à Nantes, il fut affecté par la suite au 13e régiment d’artillerie, puis à une section d’autos-mitrailleuses à Boulogne-sur-Seine. Inscrit au carnet B, Sené se rallia à la politique d’union sacrée ainsi qu’en témoigne la lettre que, mobilisé, il écrivit « à huit cents mètres des tranchées allemandes », à Gustave Téry (cf. Le Journal, 8 novembre 1914) : « … si notre verbiage semblait parfois déroutant, la qualité de notre sang restait bonne ».
Démobilisé à la fin des hostilités, Sené collabora, en novembre 1920, à L’Atelier. En 1929, il effectua un reportage en Allemagne comme collaborateur de Détective.