Jules Scarceriaux, dont le véritable nom aurait été Jules Fontaine (nom de sa mère) participait, avec Jolivet qui travaillait dans le même atelier que lui, à l’automne 1900 aux réunions tenues au café parisien Leborgne, 36 rue Vandamme, par le petit groupe animé par Amiot. En 1901 il assistait également, au restaurant coopératif L’Émancipaation 38 rue de l’Église, aux réunions dominicales de la bibliothèque communiste du XVe arrondissement, ancien groupe des Trimardeurs de la rue Fondary.
Expulsé de France par arrêté notifié à Paris le 15 mars 1902, il résida en 1903 en Allemagne, notamment à Bonn où le 8 février 1904, il fut l’objet en son absence d’une perquisition où la police avait saisi divers livres et journaux. Puis il avait été arrêté à la sortie de son atelier et emprisonné pendant plusieurs semaines avait d’être expulsé et reconduit à la frontière belge le 14 mai 1904. Dans une lettre aux Temps nouveaux (25 mai 1904), signée J. S. X., il racontait cette incarcération : « Enfermé donc à la prison, je fus mis dans une cage infecte de 2 mètres sur 1 m.05. Et cela dura 5 jours ; puis d’autres cellules eurent ma visite. Avec moi se trouvaient dans des conditions semblables, deux autres camarades, les frères Antoine et Wilhelm Pieete. Je cite en passant que les brutalités des gardes ne sont ni plus ni moins démocratiques qu’ailleurs. En ce qui concerne la nourriture, il n’y a pas beaucoup à se plaindre, vu que la plupart du temps, je crevais de faim… Je ne sais pas encore pourquoi je fus détenu et maltraité de la sorte. Quant à ma sortie, je suppose que je fus mis dehors faute de place, car d’autres attendaient leur tour. »
Ensuite il avait émigré aux États-Unis au début du 20e siècle et y était au début des années 1910 l’un des correspondants à Trenton (New Jersey) des Temps nouveaux (Paris) de Jean Grave. Il y rencontrera Clément Duval après son évasion du bagne et y participera aux campagnes en faveur de Sacco et Vanzetti.
Vers le printemps 1910, l’administration centrale de l’Union centrale du travail, lui refusa le mandat qui lui avait été confié par l’union locale de la Fraternité des ouvriers potiers de Trenton, sous prétexte qu’il était proche des IWW et la distribution de circulaires critiquant le trade-unionisme. Ce refus fut accompagné d’une exclusion signée par Samuerl Gompers, le président de l’AFL.
Vers la fin des années 1910 il avait animé un cours de porterie à l’École moderne de Stelton (New York). Il a collaboré à de nombreuses revues libertaires – dont Défense de l’Homme, L’En-Dehors, Le Libertaire (1931) – et figurait dans les années 1950 dans les listes de souscripteurs du Libertaire (Paris).
Jules Scarceriaux, qui fut l’auteur entre autre de plaques à l’effigie de Tolstoi, Bakounine, Malatesta, Kropotkine et Reclus, et était en contact avec la CNTF et Le Combat syndicaliste, est mort à Los Angeles en 1963.
A partir des années 1930 il avait été de longues années membre du groupe Kropotkin de Los Angeles auquel appartinrent notamment C.V. Cook, Henry Cohen, Walter Holloway, Hans Rosner et Sanftleben. Jules Scarceriaux avait également travaillé aux décors de films de Cecil B. DeMille et avait financé l’édition de la presse et de livres libertaires.
Il pourrait y avoir identité avec Jules Fontaine qui, le 1er janvier 1894, lors d’une perquisition à Roubaix s’était déclaré anarchiste puis en avril 1894, avait été signalé comme ayant disparu de Roubaix avec un autre compagnon, Victor Beauvillain, et qui était tatoué d’un cœur sur la main droite et d’une ancre sur la gauche.