Dictionnaire international des militants anarchistes
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Y’en a pas un sur cent… et pourtant des milliers d’hommes et de femmes de par le monde, souvent persécutés, embastillés, goulagisés et parfois au prix de leurs vies, ont poursuivi leur chevauchée anonyme à la recherche d’un impossible rêve : un monde sans dieux ni maîtres.

SBARDELLOTTO, Angelo, Pellegrino

Né 1er août 1907 à Mel — fusillé le 17 juin 1932 — Mineur — Italie — Seraing (Belgique)
Article mis en ligne le 19 août 2009
dernière modification le 3 septembre 2024

par R.D.
Angelo Sbardellotto

Angelo Sbardellotto avait émigré en France en 1924 et s’était installé à Algrange (Alsace Lorraine) puis au bout de six à sept mois était parti pour le Luxembourg. En novembre 1926 il revenait en France à Thionville puis en mars 1927 s’installait dans la province de Liège, à Seraing, 91 rue du marais, où il travaillait come mineur. Il était alors membre du groupe anarchiste de Seraing animé par E. Gregori et A. Borrino. Il participait à cette époque à la campagne en faveur de Sacco et Vanzetti puis à celle contre l’extradition d’Angelo Bartolommei. En 1928 il était enregistré comme « insoumis » dans les fichiers de la police fasciste italienne.

A. Sbardellotto

Vers 1930 — selon ses déclarations obtenues sous la torture en juin 1932 — un compagnon surnommé Nemo [Emilio Recchioni] lui remettait un passeport suisse au nom de Angelo Galvini avec lequel il se rendait à Nice puis passait en Italie dans l’intention de tuer Mussolini et de venger la mort de Michele Schirru. Le 28 octobre il ne pouvait réaliser son attentat et partait d’abord pour Berlin, puis Bruxelles, Liège où il habitait chez E. Zamborini, puis Dusseldorf où il était hébergé par E. Bruna et Franz X. En août 1931 il effectuait un nouveau voyage en Italie via Paris, Münich puis arrivé à Rome échouait de nouveau dans son projet d’attentat.

Au printemps 1932 en passant par la Belgique où il fut notamment en contact avec Vittorio Cantarelli, il retournait une nouvelle fois en Italie avec deux autres compagnons, toujours dans l’intention d’y réaliser un attentat. La police l’arrêtait par hasard sous l’identité d’A. Galvini, place Venezia à Rome le 4 juin 1932, et en le fouillant trouvait deux bombes et un pistolet. Torturé à la préfecture, il avouait sa véritable identité et revendiquait son intention de tuer Mussolini. Tandis que toute sa famille était arrêtée à Mel, Angelo Sbardellotto était condamné à mort par un tribunal spécial le 16 juin 1932. Il fut fusillé le lendemain matin au Fort Bravetta de Rome quelques instants après avoir dû assister à l’exécution du militant républicain Domenico Bovone.

Stèle de Sbardellotto à Mell (Belluno)

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