Andrea Salsedo était devenu anarchiste à la fin des années 1890 au contact de militants déportés en Sicile et plus particulièrement de Luigi Galleani, Giovanni Gavilli et d’Emidio Recchioni qui avait ouvert une école pour les enfants de la région. Après avoir été licencié de son travail suite à ses idées, Salsedo fut condamné une première fois le 11 novembre 1900 suite à un article paru dans L’Avvenire sociale (Messine). Après avoir participé activement à une campagne abstentioniste en 1902, il collaborait l’année suivante au journal La Falange (Mazzara-Marsala, 4 numéros du 19 décembre 1903 au 30 janvier 1904) dont le directeur était Vito Pipitone. En juin 1904 il partait pour la Tunisie, puis, après avoir appris le métier de typographe, rentrait en Italie avant d’émigrer en octobre 1906 aux États-Unis. Il collaborait alors à l’hebdomadaire de Luigi Galleani Cronaca sovversiva (Barre, Vermont) et participait aux luttes syndicales menées pour les droits des émigrés italiens.

En juillet 1914 il rentrait en Italie pour faire son service militaire. Réformé au bout de quelques mois, il repartait pour les États-Unis en septembre 1916. Devenu le directeur de l’imprimerie Canzi de New York, il allait publier de nombreux textes anarchistes. Il fut l’administrateur de la revue Domani (Brooklyn, 10 numéros du 30 mars au 15 octobre 1919) fondée par Roberto Elia et paraissant en pleine période de réaction et des raids « anti-rouges » du président Wilson. Après l’interdiction de la revue en octobre 1919, il reprit clandestinement la publication sous le nouveau titre L’Ordine (New-York, 7 numéros du 31 octobre 1919 au 16 février 1920).

Andrea Salsedo qui était considéré comme l’un des organisateurs des groupes anarchistes italiens de l’État de New-York et était soupçonné par la police d’appartenir au groupe Les combattants anarchistes, auteurs en 1919 de plusieurs attentats et pamphlets, fut arrêté le 25 février 1920. Incarcéré et torturé dans une cellule située au 14e étage du Ministère de la Justice, son corps fut retrouvé le matin du 3 mai au pied du building, vraisemblablement « suicidé » par la police. Deux jours après, avec leur arrestation, commençait l’affaire Sacco et Vanzetti.