Aveugle des suites de la Première Guerre Mondiale et décoré de la croix de guerre avec étoile de bronze, Antoine Salis fonda en 1918 l’Union amicale des aveugles de la Loire et de la Haute-Loire, organisa un centre de confection et de vente d’objets et ustensiles divers produits par les aveugles, créa la Coopérative des aveugles de la Loire et organisa à Malataverne (Haute-Loire) la Maison des aveugles, maison de repos et de vacances.

Militant anarchiste comme son frère Émile, c’est à son domicile qu’en 1920 se réunissaient les jeunesses Libertaires. Lorsque le 31 décembre 1925, le groupe anarchiste-communiste de Saint-Étienne se créa, Antoine Salis, en devint le secrétaire général. Il fut délégué en 1924, 1925 et 1926 aux congrès nationaux de l’Union anarchiste (UA) devenue en juillet 1926 Union anarchiste communiste (UAC) lors du congrès tenu à Orléans.
Lors du congrès de novembre 1924, il avait proposé ded faire “une publicité sélectionnée qui permettraitde couvrir le déficit " du Libertaire quotidien. A l’issue de la discussion, 47 groupes s’étaient pronconcés en faveur de l’introduction de la publicité, et 5 (Angers, Troyes, Paris XVIII, Limoges et Oran) contre.

En mars 1927 il fut nommé "organisateur artistique" du conseil d’administration du groupe UAC formé alors de Pierre Dubouchet, Régis Eyraud (secrétaire adjoint), André Garnier (trésorier adjoint), Marcel Morel (archiviste), Francis Poinard (secrétaire) et Eugène Soulier (trésorier). Il fut également adhérent et militant dans les années 1930 de la CGTSR et du groupe local de la Fédération anarchiste de langue française (FAF).

Antoine Salis milita aussi à la Fédération des aveugles civils et fit partie de son conseil d’administration dès 1930. Il allait le présider de 1947 à 1950. Il milita également à l’Amitié des aveugles. Dans toute la période d’entre les deux guerres, il se consacra essentiellement à la défense de ses camarades atteint de cécité et à mettre en place un système de prise en charge leur permettant de vivre avec dignité.

Pendant l’Occupation, Antoine Salis, avait participé à la Résistance de janvier 1943 à fin août 1944 dans un maquis FTPF de l’Hérault affilié aux Forces Françaises de l’intérieur (FFI), ce qui lui valut le 11 mars 1947 d’être décoré de la Médaille de la Résistance et d’être autorisé à porter l’insigne des FFI (n°283.381).

Antoine Salis est décédé le 8 septembre 1961 à Neuilly sur Seine.

A ses heures il aimait à écrire des vers dont ce poème Aux morts du Vercors, écrit le 8 septembre 1947, après une visité au cimetière de Saint-Nizier :

Bonjour, vous tous les morts ! / Bonjour vous qui dormez / Victimes d’un maudit sort / Pour l’immortelle liberté /

Bonjour et adieu, morts du Vercors / Vous qui êtes tombés un beau matin / Pour défendre, merveilleux trésor / La Liberté pour tous les humains /